La terre battue de Roland-Garros : parlons-en !


Des quatre tournois de tennis comptant pour le Grand Chelem (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open), les Internationaux de France sont les seuls à se disputer sur la terre battue. Une surface « stabilisée de confort » baptisée ainsi par la Fédération française de tennis et qu’un certain Rafael Nadal affectionne tout particulièrement.
L’Espagnol réussira t-il à briller pour la dixième fois sur cette surface exigeante physiquement et subtile techniquement ? Les paris sont engagés…

 

Mais d’où vient cette terre battue ?

 

Originellement, le tennis se jouait sur gazon, mais les frères Ernest et William Renshaw insatisfaits de l’herbe brûlée sur leur terrain de jeu auraient eu l’idée, en 1880 à Cannes, de recouvrir le gazon par de la poudre de terre cuite.
Depuis, la technique s’est considérablement améliorée à tel point, qu’aujourd’hui, la terre battue est constituée de cinq couches d’environ quatre-vingt centimètres d’épaisseur au total. Sur une base de gros cailloux (40 à 60 cm), on y ajoute successivement une couche de petits graviers (2 cm environ), de mâchefer (10 à 15 cm environ), de calcaire (7 à 10 cm environ) et de brique pilée (1 à 2 mm).

 

Qu’en est-il du jeu sur terre battue ?

C’est une surface lente, sensible aux rebonds, aux effets : lift, slice ou amortie, ce qui fait que la terre battue induit un tennis moins direct et donc plus tactique d’où l’obligation pour les joueurs de bien maîtriser leurs déplacements souvent en glissade en fond de court. Vous comprendrez que cette surface glissante nécessite de bons appuis.
La terre battue demande également une très bonne condition physique aux joueurs et une très grande résistance car sur ce revêtement le temps de jeu est plus long.
Par contre, les joueurs qui ont des services puissants ou qui montent régulièrement au filet sont pénalisés.
L’une des facettes positives de la terre battue côté arbitrage, c’est que les balles laissent des marques au niveau de leur point d’impact ce qui permet d’éviter les erreurs de jugement…

 

Nadal : le « maître » sur terre battue

En toute objectivité, je dirai qu’ils sont trois les vrais spécialistes de la terre battue ocre de Roland-Garros : l’Australien Ken Rosewall, le Suédois Björn Borg et, actuellement, l’Espagnol Rafael Nadal.
Le sol français a souvent couronné les Espagnols et les Sud-américains car les joueurs sont habitués à jouer sur cette surface dans leur pays.
Par contre, des joueurs comme John McEnroe, Stefan Edberg, Boris Becker, voire Pete Sampras, bien qu’ils se soient illustrés pour certains en France, ne portent pas la terre battue dans leur cœur.

 

Et qu’en pense la FF Tennis ?

 

Lors de la conférence de presse de Roland-Garros à laquelle j’ai pu assister, le tout nouveau président Bernard Giudicelli élu en février dernier insiste pour que la France du tennis joue la carte de la terre battue : « nous, la Fédération, mais également les clubs devons continuer à investir dans la terre battue et la faire connaître. C’est une surface exigeante, capricieuse, changeante et ce n’est pas pour rien que Roland-Garros est le tournoi le plus difficile de la planète ».
C’est pour ce la que le président à la ferme intention de labelliser de plus en plus de structures « Roland-Garros ».
Et ce ne sont pas les membres de la commission d’évaluation du CIO qui, dans le cadre de leur visite dernièrement pour l’attribution de JO 2024, ont été enthousiasmés par les infrastructures parisiennes de la Porte d’Auteuil. Los Angeles ne peut pas en dire autant…

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