Reportage : Clément GUIBERT Crédit photo : Etienne Coudert

« En direct » de l’étape Chinon-Châteauroux. Un parcours de plaine palpitant pour tous les amateurs de la Grande Boucle devant leur télévision, mais pas seulement… Comme toutes les étapes du Tour de France, elle réunit des milliers de spectateurs dans les lieux de villégiature et sur le bord des routes. Des fans tous venus pour observer les athlètes, mais aussi (et parfois surtout) pour la caravane du Tour de France.
Alors, pour s’immerger dans cette grande fête à ciel ouvert, Le Gaulois nous a permis de les accompagner tout au long de l’étape sur le fameux char « cordon bleu ».

La caravane du Tour fait vibrer les foules depuis 1930, année de son instauration par le fondateur du Tour de France, Henri Desgranges. D’abord acceptée pour apporter l’argent nécessaire au bon fonctionnement de la course lors d’un changement de réglementation, la caravane publicitaire constitue aujourd’hui l’action principale de la journée des spectateurs au bord des routes.
En 2013, parmi les 10 à 12 millions de badauds venus de tout l’hexagone, 47% d’entre eux étaient présents en priorité pour la procession rituelle.
Un événement tout autant attendu par les marques dont certaines sont si emblématiques que leurs chars attirent les foules à chaque passage, à l’instar de Cochonou et son fameux bob ou encore E. Leclerc partenaire du maillot à pois du meilleur grimpeur.
Parmi elles, Le Gaulois et ses camions grimés en poule sont une attraction pour le public français. Chaque caravanier comme Florette, chargée du char « cordon bleu », est armé d’un « jingle » désormais célèbre et d’un paquet représentant un produit de la marque. Il est chargé de mettre l’ambiance sur le parcours quel qu’en soit le prix.

Un programme chargé

La journée débute aux aurores pour tous les caravaniers du Tour de France pour être fin prêt au départ du cortège en fin de matinée. Tout commence par un petit-déjeuner à l’hôtel, mais très vite, l’ambiance si caractéristique de la caravane s’installe. La franche camaraderie et l’esprit de groupe s’observent avec la chorégraphie rituelle où tous les participants se retrouvent pour se donner du baume au cœur ainsi qu’un coup de boost bienvenu avant une nouvelle journée éreintante.Ensuite viennent les derniers préparatifs des chars, ainsi que le briefing des équipes sur la stratégie à adopter lors de l’étape. Tout doit être millimétré car il ne faut pas avoir la main trop lourde sur le goodies ou perdre de temps durant la préparation. Chacun s’active dans tous les sens jusqu’aux derniers instants pour que tout soit parfait au départ. Chaque caravanier se donne sur le parcours de la Grande Boucle. Distribution de goodies, animations, le tout avec le sourire pour satisfaire les attentes des « aficionados » de cette grande fête.Pour les caravaniers, ligne d’arrivée n’est pas synonyme de fin de journée. De longs préparatifs pour l’étape du lendemain sont au programme. Récapitulatif du jour, transfert vers le lieu de villégiature suivant, recharge des goodies pour la journée suivante et passage par la pompe à essence. Enfin, c’est l’heure du repas collectif à l’hôtel puis d’une courte nuit avant de reprendre le même circuit sur chaque étape de la plus prestigieuse des épreuves cyclistes du monde.

L’anniversaire d’une caravane attendue

Avec ce look si spécial, les chars des volailles Le Gaulois attirent l’œil des spectateurs sur les routes de France. La deuxième plus grande caravane du Tour (après celle de E. Leclerc), est iconique. Les poules géantes sillonnent les tracés du Tour de France depuis maintenant 40 ans. Un anniversaire, ça se fête, et Le Gaulois compte bien le faire.
Le ton est donné dans la musique entonnée sur tous les chars de la marque. Un air connu de tous les suiveurs du cyclisme en France avec son « 68 millions de Gaulois ! Et toi ! Et toi ! Et toi », reprenant le rythme du fameux titre « Et moi » de Jacques Dutronc. Des paroles reprises tout en imitant la poule par de nombreux spectateurs au passage des chars.
Beaucoup d’entre eux attendent les goodies annoncés et déjà attendus comme les magnets décapsuleurs et les capes bleu, blanc, rouge demandées par les petits et les grands.
Florette les distribue énergiquement en essayant de satisfaire les demandes du public venu en nombre, cherchant les cadeaux les plus célèbres des différentes marques en arborant leur nom sur de grandes pancartes pour mettre toutes les chances de leur côté.
Une exigence qui atteint surtout les caravaniers qui doivent répondre aux attentes de la marque comme des spectateurs.

Célébrer dans la convivialité

Cela fait trois ans que Florette s’occupe de l’animation du char « cordon bleu » de la caravane Le Gaulois. Malgré une exigence de tous les instants sur les caravaniers pendant deux semaines, Florette ne renoncerait à cette expérience pour rien au monde. « Une fois qu’on y a goûté, c’est fini. On ne peut plus partir ».
Fan de cyclisme, cette expérience lui a permis de côtoyer au plus proche un univers qu’elle fantasmait durant son adolescence. « L’année dernière, on a fait une soirée avec Pierre Rolland (meilleur jeune du Tour de France 2011), on se parlait comme si on était pote, c’est fou mais il n’y a que le Tour qui fait ça ». Les anciens professionnels se mêlent à la caravane sans chichis et parlent aux participants des chars naturellement. Pleins d’humilité et parfaitement intégrés au sein du cortège, ils les saluent tous sans distinction aucune entre eux et les autres caravaniers comme lorsqu’ils remontent en tête des autres chars.

L’ambiance si particulière de la caravane et du Tour de France a conquis Florette « mon premier Tourmalet ? J’en ai pleuré. Les paysages, les gens, la convivialité. C’était beau ». Bien sûr, les étapes de montagne sont le moment le plus attendu des caravaniers, des coureurs et des spectateurs. Elles constituent le clou du spectacle de la grande fête qu’est le Tour de France. La quintessence d’une atmosphère de partage et du plaisir de se retrouver tous ensemble le long des pentes escarpées des montagnes françaises.
L’attitude des spectateurs, toujours très heureux lors du passage de la caravane, a beaucoup touché la jeune nordiste, « Ils nous remercient à chaque étape et nous applaudissent. Cette reconnaissance est assez émouvante ». Beaucoup de caravaniers, comme Florette, se retrouvent chaque année pour vingt jours de convivialité, d’entraide et de fête sur les routes du Tour de France. Une impression vécue par toutes les personnes ayant pu observer ce phénomène si unique qu’est la caravane du Tour de France. Un moment suspendu de fête et de bienveillance. Tout simplement, « INOUBLIABLE » !

Le Tour de France : https://www.letour.fr/fr

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