Texte et photos Joëlle Adani

La GUADELOUPE est un grand papillon, qui se berce langoureusement entre la mer des Caraïbes à l’Ouest et l’océan Atlantique à l’Est. Papillon formé en deux îles : Basse -Terre et Grande -Terre, séparées par un étroit chenal, la Rivière Salée.

Il est de coutume que les drapeaux des J.O. demeurent dans la ville hôte des J.O. Mais, cette année, la Ville de Paris 2024 a souhaité faire voyager la flamme olympique à travers l’ensemble des commues « Terres de Jeux 2024 », afin que « l’esprit des Jeux profite à la France entière ». Et c’est rendre honneur à ce département d’Outre Mer, qui est un grand pourvoyeur de champions olympiques : Teddy Riner, Sarah-Léonie Cysique (double médaillée), l’or au volley pour Daryl Bultor ; idem pour le trio Allison Pineau, Océane Sercien-Ugolin et Méline Nocandy au hand… Sans oublier Marie-Josée Perec, Christine Aaron, Lilian Thuram…

Huit médailles sur trente trois tricolores ramenées de Tokyo en 2016 !

Représentée par Emeline Ndongue, ancienne basketteuse et vice-championne olympique, la délégation de Paris 2024 est reçue en Guadeloupe à une date symbolique, celle du 26 juillet qui marque le J-365 avant les jeux olympiques de Paris. En passant par Coulisse à Trois Rivières, Saint-Claude..

Suivez-moi pour une merveilleuse ESCAPADE EN GUADELOUPE :

Cette île luxuriante, parfois couleur café aux variations de verts profondément camaïeux, entre mer turquoise et forêt tropicale, aux senteurs de mangues et de parfums exotiques, tous plus indécents les uns que les autres par tant de voluptés à la fois.

Pas toujours langoureuse. Cette île peut parfois être tempête, rebelle, tornade, furieuse, explosive…

Avec son volcan, toujours fameusement fumeux : la Soufrière. Encore très actif provocant des mouvements de terrains, inondations, déjection de cendres…

Merveilleux voyage, envoûtant… en compagnie de Jean-Michel, qui fut à la fois mon guide et le narrateur amoureux de son île natale.

Voyage, presque à travers le temps, puisque le temps reste incontrôlable d’enivrements.

Reçus par des cousins, au Moule précisément : petite villa paisible, fleurie. Petite famille accueillante.

Basse-Terre.

Première réception. Anniversaire familial. L’occasion de faire connaissance avec presque l’ensemble de la famille, d’un seul coup. C’est ici que j’ai dégusté les meilleurs fruits de mer, les meilleurs gibiers, les meilleurs légumes de pays, les meilleurs desserts. Sans parler des champagnes, dont ils sont très grands consommateurs. A faire pâlir ma Champagne natale.

Imaginez un bain de mer bienfaiteur, suivi d’une douche d’eau douce sous une cascade, sortie de la montagne, là, de l’autre côté de la route, qui serpente nonchalamment tout autour de celle-ci… des cascades d’eau chaude, plus précisément, d’eau douce, avec des bassins d’eau naturelle. A profusion.

Et sur les bords de route, des vendeurs de noix de coco, verte ou jaune, offrent une boisson désaltérante à merveille. Ensuite, vous pouvez, si vous le désirez, manger la crème blanchâtre à l’intérieur de la noix… Baptême dès les premiers jours, au lait de coco. Là, une fillette, dans sa poussette, mâchouille une tige de canne à sucre pour se faire les dents, pendant que son père pourfend les noix de coco avec vigueur et conviction.

Rivière d’eau douce, torrent presque asséché à travers la Montagne… C’est le parcours des lavandières d’autrefois, qui emmenaient les enfants au bord de l’eau, pendant qu’elles frottaient la lessive en chantonnant. Torrent, qui se jette dans la mer d’un bleu si bleu …

Jean-Michel me présente une de ses tantes. Haute en couleur. Un regard noir et tendre à la fois. On imagine un parcours de vie bien pénible, bien travailleur, avec pas mal d’embûches et de souffrance. Une silhouette plantureuse, bien plantée sur ses deux jambes. Et, quand elle parle de sa propriété qu’elle a bien méritée, on l’imagine avec deux colts, prêts à faire feu à qui s’approcherait pour la lui reprocher. Son mari, discret, mais néanmoins bien téméraire avec un intrus à mille pattes dans la demeure ; la savate s’abat avec violence, qui ne laisse aucune chance à l’insecte. Qu’on se le dise, il n’aime pas les importuns non plus !

Une soupe digne des plus grands palais achève cette journée sur un magnifique coucher de soleil, célébré par des cris d’oiseaux paradisiaques, jamais rassasiés et toujours émerveillés par tant de beauté.

La Plaine Capesterre

Partons un peu à la découverte de La Plaine Capesterre. Là, nous arrivons en pleine préparation festive.

C’est l’anniversaire d’une cousine. Invités d’office, nous visitons les propriétés. Sabrina dirige une crèche à Pointe à Pitre et elle est fière de faire visiter le potager qu’elle cultive pour ses petits pensionnaires. Avec une approche pédagogique ainsi intitulée « De la plantation à l’assiette ! »

Des haricots, des salades, des courgettes, des radis, des concombres, du cresson, etc…

À côté, c’est la fabrique locale de miel, de sirop de plantes, de gingembre… Un vrai paradis des sens.

À La Plaine, le frère de Jean-Michel, un grand gaillard à l’œil vif, cultive la banane. Grand exploitant érudit, ambassadeur de la production Bananière des Antilles au niveau européen, il détient une bonne partie de tous les terrains avoisinants. Sa compagne, Jacqueline, une fourmi travailleuse et discrète, emploie une quinzaine d’ouvriers, qui l’écoutent et l’estiment incontestablement. C’est elle qui fait tourner la firme. Les bananes sont bios et… savoureuses !

Chaque vendredi, un déjeuner rassemble, dans un petit « lolo » (petit endroit, restaurant local), avec quelques élus et producteurs bananiers de Capesterre . Repas pantagruélique, fait de poissons, dorades royales magnifiques et toutes sortes de légumes, patates douces, manioc etc… C’est bombance ! On se régale !

L’autre bout de l’île : Saint-François en Grande-Terre.

Les amis de Jean-Michel célèbrent à leur tour notre visite et dès le lendemain, ils nous emmènent voir le lever du soleil à la pointe du Château. Un évènement magique.

Cinq heures du matin. Il arrive, un peu embrumé par les petits nuages qui lui frottent les yeux, le menton, puis il se met à briller de mille feux ! Une émotion particulière de s’apercevoir que le partage est parcimonieux, pas d’objection, il est à nous à présent ! Et il est midi à Paris !

Après un petit pique nique improvisé, en route pour une destination méconnue pour la plupart du grand public : les boues thérapeutiques d’une plage avoisinante. Mais, avant tout, un petit détour pour rendre visite à un copain, fabriquant un miel particulièrement parfumé et exquis.

Puis, nous nous engluons dans cette boue verdâtre et bénéfique.

Le dernier soir, Célin et Magali nous invitent dans un mystérieux restaurant très typique. Tout d’abord incroyable par son site digne d’un labyrinthe « minotaurien », tant la découverte de ce lieu sélect est indéniablement surprenant. On le découvre au détour de couloirs, de brasseries, pour y accéder tout en haut. Endroit feutré, piano bar divin, tentures et décorations magiques, tableaux exquis. Tout ici, invite à s’y sentir en harmonie, en voyage des sensations, pour y passer un moment privilégié. Les plats et présentations sont non seulement succulents, mais dignes de peintures sur assiettes de Gauguin à Van Gogh…

Si vous passez par là, ce restaurant se nomme : « L’AUTRE VERSION » à Saint-François. Cherchez-le bien, il en vaut la peine !

Ensuite… il va falloir songer au retour.

Nostalgique, lorsque je vois désormais une mangue, une noix de coco… Je reconnais avoir eu l’avantage et le « prestige » de découvrir une infime partie de ce pays en invitée privilégiée, qu’aucun Club aussi vendeur et alléchant qu’il soit, ne pourra jamais égaler.

Mais c’est promis : je reviendrai ! Cette île m’a conquise et adoptée ! Et elle vous séduira aussi, j’en suis certaine.

Joëlle ADANI

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