MONSIEUR PIAT, « SI JE VOUS LE DISAIS, POURTANT, QUE JE VOUS AIME… »
Qu’en diriez-vous, Monsieur Jean Piat ? Quel bonheur sans mélange que ce moment passé samedi soir aux Bouffes Parisiens pour votre dernière représentation ! Quelle émotion en vous entendant prononcer ces vers si célèbres !
Quel choc lorsque le rideau rouge se lève ! Vous apparaissez remarquablement en forme pour vos 92 ans, votre visage exempt des stigmates du très grand âge, votre diction extrêmement maîtrisée, votre gestuelle qui reste encore suffisamment alerte pour faire un clin d’œil au sort.
Vous avez fait passer aux personnes qui ont eu la grande chance d’être présentes un moment d’enchantement : votre passionnant et charmant monologue, parfois même un peu osé, afin de tenter d’exorciser la mort, a fait vibrer chacun d’entre nous.
Une heure à vous contempler, à écouter avec une attention joyeuse et ravie. Beaucoup d’applaudissements spontanés vous ont montré la ferveur avec laquelle tout le théâtre buvait vos paroles… Une heure de fulgurances poétiques, mémorielles, intimes… Une heure à être emportés par le charme irrésistible de votre voix toujours aussi jeune vers des contrées si proches du Paradis…
Pourquoi partez-vous ? De Sacha Guitry et ses douze 6° (« Je pense que tu vas te marier en 6° ! », lui a dit son père) à Cyrano, de Beaumarchais à Molière, ainsi que dans de délicieuses évocations personnelles, illuminées d’un humour très fin, vous nous avez envoûtés dans une émouvante et belle déclaration d’amour aux grands textes français, déclaration qui restera éternelle !
Comme c’est délicat de votre part de nous lier ainsi au plus doux, au plus beau, au plus amoureux de votre être ! Il n’est pas de mots pour rendre grâce d’une vie entière consacrée à l’amour du plus beau du théâtre, passion vécue avec tant de panache et d’élégance de cœur !
Merci, Monsieur Jean Piat !
Je pourrai dire, lorsque je parlerai de ce soir-là, de cette soirée finale où le rideau est tombé sur une vie magnifique, avec une douceur et une légèreté qui laissent présager une Éternité de bonheur : « J’y étais ! ».
Anne Cognac
PRATIQUE
Théâtre des Bouffes Parisiens
S’y rendre:BUS
Lignes 20, 29, arrêt « Quatre septembre »
Lignes 21, 81 et 95, arrêt « place de l’Opéra »
Ligne 29, arrêt « rue ste Anne » ou « Richelieu »
Métro
Lignes 7 et 14, station « Pyramides »
Ligne 3, station « Quatre septembre »
Parking
Pyramides et Bourse
Vélib
1116 : 4 rue du Ventadour
2012 : 10 rue de Choiseul