Il est de tradition que le dernier week-end de janvier à Marrakech tous les feux soient braqués sur le Marathon International de Marrakech. Si, le dimanche matin la course phare avec dans la foulée le semi-marathon empruntent les grands axes de la ville, il n’en demeure pas moins que les organisateurs mettent régulièrement en place de nombreuses animations.

Intéressons-nous tout particulièrement à la « Course des Enfants » disputée la veille du grand jour qui a battu tous les records de participants : plus de 1 200 jeunes.

« Donner une large place aux enfants en essayant d’en rassembler le maximum avec comme axe principal que tous se fassent plaisir dans la joie et la bonne humeur sur les 3,5 km du parcours », c’était l’un des objectifs du Professeur Mohamed Knidiri, président de l’association Le Grand Atlas.

Dès que les 1 200 jeunes furent lâchés dans les rues de Marrakech sur un tronçon plat et donc très roulant emprunté le lendemain par les marathoniens, les sourires des uns et des autres étaient communicatifs. Mieux même, les parents n’hésitaient pas à pousser leurs progénitures au sens propre et figuré du terme.

1 200 enfants dans la course : une joie communicative

Bref, un grand moment dans ce week-end marathon. Des sourires, il y en avait par milliers à la remise des médailles car tous sont repartis avec ce précieux métal et ont promis de revenir l’année prochaine. Sourires au pluriel également du côté de l’organisation car Mohamed Karouach, directeur de la course, et son équipe ont relevé le défi et réussi un parfait tour de force à savoir : « contenir sur tout le parcours l’engouement de ces pépites qui n’avaient qu’un seul objectif aller encore plus vite pour dépasser celui ou celle qui était devant ».

Ici, il n’est pas question de chrono, ni de temps, mais de courir tout simplement et le pari est gagné. D’ailleurs, le témoignage livré en fin de matinée par les représentants de l’Ecole française internationale de Casablanca en dit long sur la réussite : « félicitations pour l’organisation, notamment lors de l’arrivée car c’est un secteur clé pour les jeunes. Pour nous, adultes, qui les accompagnons depuis maintenant de nombreuses années, reconnaissons que cette épreuve a passé un cap ».

L’importance de la jeunesse dans le contexte du MIM a été marquée par la présence dans le village du Professeur Mohamed Knidiri au côté de Nawal El Moutawakel, championne olympique marocaine sur 400 m. haies lors des Jeux olympiques de Los Angeles en 1984. Cette proximité et disponibilité auprès des jeunes athlètes est un symbole fort de la place qu’occupe le sport dans la vie des Marocains.

Au Kenyan Gilbert le marathon et les autres podiums aux Marocains

Si, comme à l’accoutumée pour le marathon, le parcours plat, à la fois rapide et roulant, a permis aux coureurs de s’élancer à vive allure dès les premiers kilomètres à travers les grandes artères de la ville, on s’aperçoit, bien avant la fin de la course, que les records ne seront pas battus à l’occasion de cette 33^ème édition.

Pourtant le plateau proposé par les organisateurs était relevé avec pas moins de 120 « top runner » entre les marathoniens (4 000) et les semi-marathoniens (8 000), dont environ 3 000 étrangers venus des cinq continents et un millier de Français.

Une édition 2023 qui, en dehors de la victoire sur le marathon du Kenyen Kibel Gilbert, les 42,195 km en 2h09mn 50s, a été marquée par une domination territoriale des athlètes marocains, hommes et femmes. Le marathon femmes est revenu à Kaltoum Bouasarya en 2h27mn22 s.

Le plus rapide au semi-marathon homme est Omar Aït Chitachen : les 21,100 km en 1h00mn22s. Par ailleurs, le Marocain s’adjuge le record de l’épreuve. Chez les femmes, le titre est revenu à Fatiha Asmid en 1h12mn30 s.

Une nouvelle fois les Marocains ont montré leur fort potentiel dans ces épreuves ce qui leur permet de décrocher soit une qualification pour les championnats du monde, soit d’améliorer leur record personnel.

Sur le plan international, le président Mohamed Knidiri a rappelé avec une certaine fierté que « notre marathon, qui a connu un franc succès en termes d’organisation et de participation, est le seul labellisé au Maroc et est ainsi qualifiant pour les championnats du monde de la spécialité ».

En région, les jeunes ont les yeux qui pétillent
Ils et elles sont venus des régions urbaines de Tafraouat, Tahalaouat, Asli, Douar Mesnaoua, et ont découvert, pour la première fois, Marrakech. Les souvenirs de ce week-end dans la ville ocre, ces 16 jeunes (garçons et filles issus à part égale des quatre villes) les garderont en bonne place dans leur mémoire.
En effet, l’association Cesam, sous l’impulsion son président Mohammed Marrakchi, avait organisé des courses sur le territoire marocain pour les jeunes de 5 à 13 ans dans les mois qui précédaient l’événement.
Cela a permis de rassembler plus de 400 jeunes coureurs autour d’une même passion : la course à pied. Et les 16 plus rapides au terme des journées labellisées dans le cadre du « Marathon des Douars », ils se sont retrouvés à Marrakech.
Pour le Professeur Mohamed Knidiri, président de l’association Le Grand Atlas « c’est important qu’il y ait cet aspect innovant avec ces animations dans le cadre du Marathon et surtout cette ouverture vers la jeunesse tant du côté social, qu’éducatif ».

Reportage et photos à Marrakech (Maroc) de Dominique ROUDY

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