Mozart et Vienne : je t’aime moi non plus.
Image mise en avant : (c)WienTourismus/Paul Bauer
Populaire et élitiste, catholique et franc-maçon, fantasque et grave, toujours expressif, Mozart a toute sa courte vie rêvé de s’imposer à Vienne.
Au cœur de l’Europe centrale, l’ancienne résidence des Habsbourg, reste un hymne à la vie, au plaisir et à l’exubérance chérie par Wolfgang. Encerclée par le ring où les palais prennent leurs aises, elle se replie dans son cœur baroque et médiéval, où l’hiver les pavés sont nappés comme des viennoiseries au sucre glace. Elle se repose sur les cendres de ses étoiles qui firent, et font encore aujourd’hui pour certaines, de l’ombre à Mozart : Haydn, Beethoven, Schubert, Brahms. Strauss, Schönberg, Schiele, Kokoschka, Freud…
Une capitale entre tradition et modernité
Cette capitale Bohème et bourgeoise fait le grand écart entre, son passé saturé de génies qu’elle cultive jalousement, et une modernité échevelée. Elle s’exile au château Schönbrunn, où le « divin enfant » coiffé d’une perruque poudrée, fit craquer l’impératrice Marie Thérèse, en donnant un concert à 6 ans. Et se calfeutre dans ses cafés aux banquettes en velours usées.
Le cœur battant de Mozart à Vienne
Mozart les fréquentait assidûment avec ou sans sa femme Constanze pour se détendre au billard, ripailler, ou jouer ses compositions. Son cœur palpite autour de la cathédrale Saint Etienne (Steffl pour les intimes) où Amadéus épousera Constanze Weber le 4 août 1782, la soeur de sa première passion Aloïse, dont il tomba éperdument amoureux avant de découvrir que sa cadette était la femme sa vie. Et, au grand dam de son père Léopold qui ambitionnait un meilleur parti pour son fils prodige. Il n’acceptera jamais sa belle fille au désespoir de celle-ci. C’est encore dans cette majestueuse cathédrale que sa dépouille fut bénie en 1791. A voir aussi pour ses 18 autels, ses chapelle latérales…
Un parcours chaotique et libre
C’est peu dire que son fantôme plane au-dessus de la capitale autrichienne. Et pourtant ! Si Prague a célébré de son vivant et à sa mort le Vinci de la musique, la capitale, phare de l’Europe éclairée aura tardé à lui rendre ses hommages, au point de n’ouvrir qu’en 1940, une Maison Mozart. L’unique endroit habité par le grand ami de Joseph Haydn qui se visite aujourd’hui. Depuis 2006, année du jubilé Mozart, le musée s’étend sur trois étages. A l ‘intérieur du ring, on peut difficilement suivre le parcours chaotique du virtuose qui déménagea 13 fois en 10 ans, vivant grand prince avec le succès, et dans la misère quand Vienne le boudait. Mozart aura connu les affres des libres penseurs et pionniers, refusant de réduire son talent aux limites étriquées des puissants. A commencer par ceux de Salzbourg (baptisé « sale bourg ») où Wolfgang Amadeus Mozart voit le jour un 27 janvier 1756. A l’époque les musiciens sont classés socialement derrière les valets de corps.
La rupture avec Salzbourg
Contrairement à son père Léopold qui se soumettra toute sa vie à la « voix » hiérarchique, Mozart rompt avec son patron, le prince archevêque Colloredo pour voler de ses propres ailes le 9 mai 1779. La rupture est restée dans les annales avec le fameux « coup de pied au cul » lancé par l’émissaire de l’archevêque, le Comte d’Arco à qui le compositeur a envoyé sa lettre de démission. Ce sera le coup d’envoi de sa carrière à Vienne. Joie ! le voilà libéré. En fuyant la province et en s’établissant à Vienne, comme artiste free-lance, Mozart choisit liberté, célébrité et … précarité. Il a 25 ans, est en avance sur son temps mais surfe sur la vague qui dès la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle poussera les musiciens autrichiens à s’émanciper de leurs mécènes, pour vivre de leur art. Une période où à Vienne, les académies, les opéras et les concerts publics supplantent les cours princières comme lieux de création et de diffusion musicale, et où, surtout, on ne considère plus comme de simples exécutants les compositeurs.
Liberté, gloire et décadence
Grandeur ! Vienne reconnaît la noblesse de son art et l’ acclame. Mozart savoure son heure de gloire, travaille d’arrache pied et crée à un rythme effréné. Mais à son apogée, l’argent a beau rentrer, la star dépense sans compter, s’endette auprès de ses amis.
Et décadence! Poursuivi par les créanciers, il meurt ruiné, le 6 décembre 1 791, sans avoir achevé le Requiem. Il est enterré (à 35 ans) dans un convoi de 3ème classe, et finit dans la fosse commune propre aux gens de son rang, au cimetière Saint-Marx, dans la banlieue de Vienne. Les Viennois mettront presqu’un siècle pour ériger un monument funéraire à sa mémoire dans l’impressionnant carré du cimetière central où sont enterrés Beethoven, Schubert, Brahms , Strauss, Salieri, Schönberg…
PRATIQUE
S’y rendre
Austrian airline propose plus de 20 vols/semaine de Paris à Vienne
www.austrian.com
Se Renseigner
Art & culture – vienna.info
Guide en ligne de Vienne : informations et services actuels – vienna.info
Office National Autrichien du Tourisme
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Où dormir?
Motel One Wien-Staatsoper (un 4 étoiles avec un superbe lobby et très central)
Elisabethstraße 5, 1010 Vienne
Où se régaler?
Le restaurant Wrenkh en plein cœur du premier arrondissement.
Une institution de la street food viennoise: le stand à saucisses
Bitzinger, juste en face de l’Albertina (derrière l’Opéra) : https://www.wien.info/fr/boire-manger/cuisine-viennoise/le-
wuerstelstand-viennois-348132#11/48.2075/16.3747 .
Au Café Kuchenamt dans le 4e arrt, un café engagé qui emploie des personnes avec et sans handicap
A Voir
Maison de la musique, Seilerstätte 30, 1010 Vienne Haus der Musik – Vienne
Mythos Mozart, Kärntner Straße 19, 1010 Vienne Mythos Mozart – Vienne
Maison de Mozart, Domgasse 5, A-1010 Vienne Mozarthaus Vienne
A savoir:
Il est intéressant de se procurer la Vienna City Card(72h). L’OT de
Vienne conseille de l’activer dans l’appli ivie. https://www.wien.info/fr/hotels-organisation/ivie-
app-450508
