Remiremont la coquette et ses sacrées Dames.

Située au pied des Vosges, la cité a abrité la plus prestigieuse communauté monastique féminine d’Europe au XVIIIème siècle. Elle lui doit sa création en l’an de grâce 818 quand le monastère mixte fondé en 620 « into the wild » au Saint-Mont les installe sur la rive gauche de la Moselle.

REMIREMONT Vue sur la ville depuis Fort du Parmont

Ceinturée de monts et forêts, adossée à son impressionnante église abbatiale, la cité de 8000 habitants respire l’opulence, sous ses arcades commerçantes et à travers un patrimoine qui témoigne de sa prospérité passée. Si l’ancienne abbaye bénédictine a disparu à la révolution, demeurent le palais abbatial devenu mairie, et la massive abbatiale St Pierre en grès des Vosges. Elle s ‘éclaire de hautes fenêtres ogivales et se distingue avec un clocher en coupole et une flèche aux accents orthodoxes. On y trouve encore quelques trésors d’époque comme le retable en marbre noir, une remarquable crypte, des sarcophages et une minuscule chapelle pour les offices quotidiens.

REMIREMONT Le centre historique @Lézards Création

Tout autour, de belles maisons patriciennes aux teintes pastels rappellent qu’elles ont hébergé les chanoinesses du temps du chapitre impérial qui n’accueillait que les Dames de la plus haute noblesse. A l’époque le pays de Remiremont appartenait au Saint-Empire romain germanique. Leur vie était dédiée aux prières et louanges à Dieu, elles ne travaillaient pas. Le chapître s’est vite enrichi grâce aux généreuses donations des familles nobles qui « s’achetaient » ainsi une place au paradis, certaines n’hésitaient pas à y placer toutes leurs filles. Remiremont va devenir un véritable coffre-fort doré où les moniales vont exercer leurs talents de gestionnaires et faire prospérer leur patrimoine foncier.

 

REMIREMONT Place de Lattre de Tassigny et Fontaine des Dauphins

Au Moyen Age, leurs domaines constituent une enclave au cœur même des territoires du duc de Lorraine. Dotées de pouvoirs comme celui de justice dès le départ, elles vont s’affranchir encore plus de l’Evêché et monter en puissance dès le 11eme siècle avec l’arrivée de l’Abbesse Gisèle. L’Abbesse spoliée de sa fortune par son père, va demander la protection de l’Empereur du Saint Empire Germanique  et celle du pape, ce qui les place sous l’aile de Rome pour le pouvoir spirituel et les soustrait définitivement au pouvoir de l’Evêché. L’occasion pour ces dames d’ affirmer de suite leur indépendance, en faisant le ménage dans les règles de St Benoît. Le 1er vœu à disparaître est celui de pauvreté, elles se répartissent les terres, selon un système pyramidal. Elles ne respecteront plus dans la foulée le vœu de clôture puisqu’ elles ont acquis des maisons individuelles, de type béguinage. Elles ne vivent plus cloîtrées. Et font fructifier leurs biens grâce à leur gestion de la terre et au travail des paysans.

 

REMIREMONT Palais abbatial

Elles s’enrichissent au point de réparer des églises et d’en construire. Enfin au 15eme siècle elles changent de statut passant de moniales à Chanoinesse, et ne font plus de vœux du tout. La légende veut qu’elles aient aussi fait valser celui de chasteté puisqu’on parlait dans la région des petits bâtards de ces dames qui étaient élevés dans les fermes à proximité. A la révolution qui abolit les privilèges, et supprime les monastères, et en dépit du soutien des Remirontains reconnaissants d’avoir permis à leur ville de prospérer, les chanoinesses perdent voix au chapitre. Les scellés sont apposés sur l’église abbatiale le 7 décembre 1790. Clap de fin pour les « Princesses d’Empire ».

Pratique :

Se Renseigner : Office de Tourisme de Remiremont – 6, place de l’abbaye – Tél.03 29 62 23 70

https://www.tourisme-remiremont-plombieres.com

Où Dormir ?

Chambre d’Hôtes « La Chouette maison ». Située au cœur de la ville, ambiance soignée et harmonieuse. Petits-déjeuners copieux et bio. La propriétaire propose des prestations spéciales « ressourcement » avec cours de yoga de l’énergie et méditation.
3, avenue Jules Méline – Tél. 06 72 11 59 94

Où déjeuner ?

« Saveurs Nature » (cuisine créative, présentation raffinée et colorée, déco très nature)
3, rue des Etats-Unis, Tél : 03 54 80 9455

Où Dîner ?

Restaurant « Poule ou Coq » 56, rue Charles de Gaulle– Tél. 03 29 26 54 76 (cuisine du terroir, gourmande et contemporaine, servie dans un espace moderne.)

A Voir

Musée Charles Friry :

« Musée de France » depuis 2002, labellisé « Maison des Illustres » en décembre 2021, il donne à voir le cadre de vie d’un collectionneur, Charles Friry. L’immersion du visiteur est complète dans chacune des pièces aux décorations intérieures d’époque 1860. Collections variées d’art ancien XVème – XVIIIème s. (peintures flamandes, hollandaises et allemandes, sculptures, arts décoratifs et arts graphiques). A voir, l’Atelier de Pierre Waidmann, petit-fils du collectionneur. La « salle Georges de La Tour » expose le fameux « Veilleur à la sacoche » de Georges de La Tour. Grand parc de 3000 m2.
12, rue du Général Humbert – Tél.03 29 62 59 13

Musée Charles de Bruyères :

Ouvert en 1913 et situé dans un hôtel particulier du XVIIIème s, le musée constitue d’intéressants témoignages de l’art lorrain ancien, de l’histoire de la ville (du Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIème s.) et plus généralement de la Lorraine. Les points forts : le fonds de peintures françaises du XIXème s. autour du paysagisme et du réalisme social (œuvres d’importance nationale), un fonds important de faïences d’Emile Gallé qui est un atout majeur au niveau régional, un ensemble de grande qualité de peintures italiennes et hollandaises des XVIIème et XVIIIème s..
– 1, rue Paul Doumer –– Tél.03 29 62 59 14 « Musée de France »

Images liées:

Martine GUILCHER

JOURNALISTE PRINT ET WEB (Carte de presse n° 62050) Elle aime les doubles casquettes et les doubles expertises : 25 ans dans les domaines du Voyage, de l’Art de vivre et du Bien-être 10 ans dans le domaine de la psychologie, l’éducation et la consommation Elle aime surtout découvrir l’ici et l’ailleurs d’où sa spécialité dans le tourisme en France comme à l’étranger depuis un quart de siècle. Et ce n’est pas fini, après avoir multiplié les collaborations ; Femme actuelle, Notre Temps, Rebondir, Avantages, Grands Reportages, Télé Loisirs, France Soir etc, elle a été responsable pendant 9 ans de la rubrique « Carnets de Route » du Moci (Moniteur du Commerce International) et géré pendant 7 ans les rubriques Tendances Voyages du magazine Newzy, puis s’est expatriée au Maroc où elle a été responsable des pages « Tendance » Voyage, déco, gastronomie de l’hebdomadaire actuel. Depuis son retour, elle poursuit l’aventure avec Prestige ‘S , Gault&Millau et …

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