Cap sur la Rome française
Photo de présentation : Les Arènes crédit Nîmes-Tourisme
Tous les chemins mènent à Rome, la preuve par Nîmes qui a fêté en avril dernier ses 3 Journées Romaines, soit la plus grande reconstitution historique sur l’Antiquité en Europe. Vous l’avez ratée ? Rattrapez-vous avec « le Rêve du Gladiateur » le nouveau spectacle nocturne d’Edéis, Arthur Cadre et la compagnie Dragorne du 8 au 15 août.

Les Journées Romaines ou la mort en spectacle
Pendant 3 jours, et avec un succès reconductible d’année en année, Nîmes remonte 2000 ans d’histoire, et se met au diapason de son spectacle phare qui se déroule au cœur de ses Arènes bimillénaires avec 500 reconstituteurs.
Cet amphithéâtre habillé d’une pierre calcaire blonde et cerné par les peupliers, est considéré comme l’un des mieux conservé du monde romain. Il profite d’une réhabilitation flamboyante depuis 2009 et prévue jusqu’à 2034.
On imagine sans peine, sous une chaleur accablante, Spartacus et ses frères d’armes remplissant la scène d’une intense présence qui en illumine l’essence.


Quand la pierre blonde résonne des cris de la foule
Vu du sommet des gradins, c’est une plongée aussi sonore que visuelle sur un théâtre d‘ombres où s’affrontent déterminisme, libre arbitre, croyances païennes, vanités des esprits, et résistance physique.
Concentrés, torses nus, lisses et glabres comme des statues, ces stars de l’antiquité exécutaient au cœur d’une mise en scène aussi sauvage qu’organisée, un combat où le Mal et le Bien se confondent, s’enroulent et se perdent dans un flux de cruauté et de violence. Et sous le déchaînement d’ une foule hurlante de 24 000 personnes, réparties selon leur rang social. Dans ces vieilles pierres chauffées à blanc, on l’oublie trop souvent les gladiatrices d’ailleurs très prisées dit-on par l’empereur Néron combattaient aussi. Ces « ludia » affrontaient d’autres femmes ou des animaux sauvages.
Côté public, les femmes, tous rangs confondus, étaient reléguées au plus haut des arènes pour qu’elles ne puissent pas, dit-on encore, croiser et succomber au regard d’un gladiateur.

Du morpion antique aux marchands costumés
Mais à « Colonia Augusta Nemausus » (nom latin de Nîmes), le spectacle déborde largement de l’amphithéâtre pendant les journées romaines. L’occasion de découvrir cette cité dotée, elle aussi, de sept collines et d’un remarquable patrimoine romain. La fête se poursuit au Fort Romain avec moult reconstitutions et ateliers ludiques où petits et grands découvrent par exemple les racines antiques du « morpion ». Le « Terni Lapilli » se jouait sur une grille de 3×3 cases. Les archéologues ont découvert des grilles similaires au morpion sur des sites archéologiques romains. A Nîmes tout le monde joue le jeu, y compris les restaurants et cafés où les commerçants endossent toges et tuniques romaines. C’est peu dire que la Rome antique se répand dans tout le centre ville où l’on croise du matin jusqu’au soir des figurants, reconstituteurs (ils sont 500) et commerçants en costume d’époque, chaque année plus nombreux.

La face gallo-romaine de Nîmes, ou une histoire d’intégration
On y découvre ainsi quelle fut la symbiose entre les Romains et le savoir faire Gaulois à la naissance de cette société Gallo romaine. Et que, contrairement à ce qu’affirme Goscinny dans Astérix, les Gaulois ne mangeaient pas de sanglier mais en bons agriculteurs les produits de leur travail : céréales, légumes et les animaux qu’ils élevaient comme les porcs et les moutons.
Contrairement aux Grecs et Romains, les Gaulois n’ont pas laissé de traces écrites ou alors limitées aux monuments funéraires, et autres comptes commerciaux. Les Druides privilégiaient à priori la culture orale. Après l’arrivée des Romains les Nîmois se sont romanisés en un peu plus d’un siècle jusqu’à parler latin.

La cité gardiane en pleine lumière
Mais le foyer de « la ville aux trois couronnes » se situe à la Tour Magne, qui domine les Jardins de la Fontaine, et non aux arènes qui sont pourtant devenues le cœur battant de la ville. Pour prendre un peu de hauteur, direction le musée de la Romanité signé Elisabeth de Portzamparc, pour sa vue panoramique, et ses collections qui continuent d’attirer les touristes du monde entier. C’est peu dire que la petite cité gardiane, a de quoi les retenir entre la riche programmation de ses arènes, son musée de la Romanité, son très design Carré d’art contemporain signé Norman Foster où se reflète la Maison Carrée deux fois millénaire, et inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, ses concerts en plein air dans les jardins de la Fontaine, son festival de juin et juillet, et du 8 au 15 août, ses spectacles nocturnes portés par Arthur Cadre, alias « le Golden voyageur » qui réinvente la figure du Gladiateur à travers une grande fresque immersive animée par 200 reconstituteurs … Autant de festivités pour relever avec panache le défi de faire cohabiter 2000 ans d’Histoire au fil des ruelles pavées et frangées d’hôtels particuliers.

Pratique :
Se Renseigner :
6, Bd des Arènes
Où Dormir?
Hôtel et Villa Majestic (très central)
9 rue de La Servie
30000 Nîmes
Bon à savoir :
L’autre fierté de Nîmes : son jean !
On dit que le jean est né à Nîmes au XVIème siècle . Le mot jean vient du français « serge de Nîmes », qui désignait un type de tissu de coton robuste fabriqué dans la région.
Les tisserands produisaient ce « serge de nimes » qui va devenir « denim » pour les vêtements de travail, tels que des pantalons ou vestes. Au XIX ème siècle , les immigrants italiens travaillant dans les usines textiles de Nîmes ont introduit le denim aux Etats Unis où il a été utilisé pour confectionner des pantalons pour les cow boys et les ouvriers. C’est Levi Stauss qui, en 1873 a breveté l’idée du pantalon en Denim avec des rivets de cuivre aux points de contrainte créant ainsi le 1er jean moderne. Depuis le jean a a essaimé sur toute la planète.