Craquez pour Cracovie
Depuis son adhésion à l’Union européenne, l’ancienne cité royale, classée au patrimoine mondial séduit toujours plus de touristes. En 2019, la voilà Capitale européenne de la gastronomie.
Cracovie ouvre les portes d’émouvants lieux de mémoire à travers un paysage culturel foisonnant. La métropole a d’ailleurs décidé d’en faire son principal outil de promotion. On ne compte plus ses festivals et ses expositions.
Epargnée par la seconde guerre mondiale elle ne l’a pas été par le vent de liberté qui souffle depuis les années 90. Et la lame de fond de rénovation et d’innovation. Les hôtels, restaurants et boutiques ont poussé comme des champignons, sans oublier un nouvel opéra, un nouveau palais des Congrès, de nouveaux musées et des projets monumentaux comme cette future académie de musique qui sera signée par le célébrissime Franck Ghery…
Mais la Vieille Ville garde jalousement son patrimoine, classé au patrimoine mondial par l’Unesco depuis 1978. Il suffit d’un coup d’œil sur Rynec, la place du Grand Marché( le plus grand ensemble médiéval d’Europe) pour s’en convaincre.
C’est ici que convergent les touristes du monde entier et la jeunesse cracovienne. Ces derniers s’y donnent rendez vous après avoir dévalisé les nouvelles galeries marchandes.
Les visiteurs, eux préfèrent la superbe « Halle aux Draps » de style Renaissance qui déborde d’échoppes d’artisanat. Ils se pressent aussi au splendide Collégium Maius, le plus ancien bâtiment universitaire de Pologne où étudièrent Nicolas Copernic et le pape Jean-Paul II, avant de grimper jusqu’au château de Wawel et la cathédrale, deux autres miraculés de l’histoire.
Cracovie reste sans conteste l’une des plus belles cités d’Europe, elle n’a pas eu à se reconstruire sur un champ de ruines comme Varsovie. Ses bâtiments gothiques, renaissance et baroques, ordonnent un tissu urbain d’une grande unité.
Mais la cité ne cherche pas à arrêter le cours du temps, elle continue d’évoluer. On n’embaumera pas cette fille là. En témoigne le futuriste musée Manggha tapissé de miroirs où se réfléchit la
silhouette du château de Wavel comme autant de clins d’œil de celle qui fut le cœur battant de la culture et de la résistance polonaises à celle qui reste un phare intellectuel. Sponsorisé par le cinéaste Andrzej Wajda, il est entièrement dédié à la culture japonaise. Et l’illustration de la vitalité culturelle d’un peuple et d’une ville qui s’est sentie sacrifiée pendant des années. Cracovie rattrape le temps perdu. Sa côte d’amour ne faiblit pas et attire les touristes en masse. Heureusement, la Florence du Nord n’est pas Venise. Les Cracoviens ne l’ont pas désertée, et encore moins ses 45000 étudiants.
On les retrouve dans ses cafés et restaurants qui symbolisent à merveille l’art de vivre de cet antre de l’intelligentsia où l’on célèbre la gastronomie avec autant de générosité et de simplicité, que d’esprit. Et à grand renfort de bagels, soupes, et autres pierogis (gros raviolis farcis de fromage ou de viande)…On les croise aussi sur les Planty une coulée verte sur les anciens remparts de la ville, ou attablés à une terrasse du « Kazimierz ». Cet ex haut lieu de la culture juive, laissé à l’abandon pendant près de 45 ans par le régime communiste, a muté en quartier branché, depuis le tournage en 1993 du film » la liste de Schindler ». On y visite ses synagogues restaurées, ses cimetières juifs, et son street art.
A un jet de pierres, dans le quartier de Podgorze, on rend hommage à Oskar Schindler, Juste rendu célèbre par le film de Steven Spielberg. C’est dans l’ancien ghetto que l’industriel Allemand, membre du parti nazi, employa dans son usine 1600 juifs qu’il sauva des camps de concentration au péril de sa vie. A une encablure sur la Plac BohaterOw Getta (Place des héros du ghetto), des chaises métalliques – vides – symbolisent les absents, déportés vers les camps…
On y trouve aussi l’Apkeka Pod Orlem, une ancienne pharmacie dont le propriétaire, Tadeusz Pankiewicz, l’unique goy polonais du ghetto, transmettait clandestinement messages et paquets aux prisonniers …
Oskar Schindler et Tadeusz Pankiewich font partie des 6620 êtres d’exception à avoir enfreint la règle dans un pays où sauver des juifs condamnait à mort le héros et sa famille. 90% des juifs polonais n’auront pas survécu à l’holocauste. Le sujet reste encore aujourd’hui hautement sulfureux, et rappelle que si la mémoire se défait de certaines marques, l’ Histoire, elle, ne se refait pas.
PRATIQUE
S’y rendre :
Avec easyjet : vol direct en 2h
Formalités : la carte d’identité ou le passeport
Monnaie : le zloty – PLN (1 EURO = 4,3 zloty PLN)
Où dormir à Cracovie :
Hôtel Golden Tulip (bien situé au centre)
- Łobzowska 8, 31-140 Kraków
Tel. +48 12 426 99 90 https://krakow-city-center.goldentulip.com/en
Où se régaler :
Restaurant « Pod Baranem » ul. Sw. Gertrudy 21 http://podbaranem.com/en/index.php
Restautrant Wierzynek, Rynek Glowny 16. http://wierzynek.pl/en/
Restaurant „Pod Aniolami” rue Grodzka 35
http://www.podaniolami.pl/en
Restaurant „Klimaty Poludnia”, rue Sw. Gertrudy 5 http://klimatypoludnia.eu/en/
café Loch Camelot”
A voir :
Abbaye des Benedictins de Tyniec.
Fondeìe au deìbut de la seconde moitieì du XIe s, par des moines beìneìdictins venus de France en 1044. D’origine romane mais plusieurs fois reconstruit, l’eìdifice se preìsente aujourd’hui comme un sanctuaire baroque inteìgrant les eìleìments gothiques. Seule l’eìglise, fameuse pour ses concerts d’orgue, donneìs chaque eìteì, se visite.
Museìe National de Cracovie – : Pour « La Dame aÌ l’hermine » et ses grandes expositions temporaires.
A savoir :
Le Festival « Misteria Paschalia »
Les amoureux ou les curieux de musique baroque retiendront que tous les ans depuis bientôt vingt ans, la magie des concerts de « Misteria Paschalia » opère dans les églises de Cracovie, son palais des Congrès ou encore dans l’extraordinaire chapelle Sainte-Cunégonde des mines de sel de Wielicza. Ils résonnent à l’unisson du temps pascal, une période haute en émotion, couleurs et traditions.