Guichet Montparnasse : « Improvise-moi une rencontre »
Texte : Astrid Delacour Photos : Marius Hanin
Poétique, sensible et totalement inattendu : Improvise-moi une rencontre est un seul-en-scène unique où la comédienne Victoire Panouillet crée chaque soir une nouvelle histoire sous l’impulsion du public. Rencontre avec une artiste qui réinvente l’improvisation théâtrale comme un véritable art narratif.
Q : Vous êtes comédienne, réalisatrice et journaliste. Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Victoire et j’aime raconter des histoires. Que ce soit des histoires vraies à travers la réalisation de documentaires et le journalisme, ou des histoires inventées sur scène grâce à l’improvisation théâtrale.
J’aime raconter des histoires parce que, qu’elles soient fictives ou réelles, elles touchent le cœur des gens et peuvent les marquer à vie.
Raconter des histoires, c’est magnifier le quotidien, faire appel à la poésie pour montrer aux autres qu’ils ne sont pas seuls à se poser des questions ou à ressentir des émotions. C’est également tisser des liens
entre des inconnus qui pensaient que rien ne les reliait.
J’ai toujours grandi entourée de livres et je suis convaincue qu’on peut apprendre énormément des aventures vécues par des protagonistes imaginaires, et ressentir au plus profond de soi ce qu’ils traversent.
C’est cet esprit que je souhaite transmettre avec « Improvise-moi une rencontre » : une histoire construite de A à Z qui émeut, fait rire, fait réfléchir et laisse une trace indélébile dans l’esprit de ceux qui l’ont vue.
Q : Vous jouez actuellement “Improvise-moi une rencontre” au Guichet Montparnasse, pouvez-vous nous présenter le spectacle ?
Dans ce seul en scène poétique, j’improvise pendant une heure une histoire drôle, touchante et mémorable.
Pour cela, je pars d’un carnet. Depuis 2020, j’y note toutes les phrases que je trouve poétiques. Au début du spectacle, un spectateur choisit une phrase qui lui plaît particulièrement. Alors que cette phrase résonne encore dans la salle, je demande au public de me donner des mots à la volée : un lieu, un métier, un objet, ou tout autre mot qui permettra à l’histoire éphémère de prendre forme.


L’improvisation commence. Sous les yeux des spectateurs, l’histoire qu’ils ont impulsée prend vie.
Je la narre, je raconte les pensées des personnages, je décris avec précision les décors dans lesquels ils évoluent. Peu à peu, l’univers poétique s’installe, accompagné par des ambiances lumineuses et
sonores.
Les personnages apparaissent alors, un à un, à travers mon jeu. Ils dialoguent, s’affrontent, se confient, se perdent parfois dans de longues tirades ou des silences suspendus. Avec énergie, humour et émotion, je
dresse le portrait de ces êtres qui prennent vie sous nos yeux. Chaque soir, c’est une nouvelle aventure, un mélange de rires, de suspense et de sensations fortes.
Seule sur scène, je suis à la fois autrice, actrice et metteuse en scène de l’histoire. J’aime ce vertige de la création instantanée, cette liberté absolue qui me permet d’inventer un récit cohérent, vibrant, qui nous fait tour à tour rêver, rire, et parfois pleurer.
Q : Pourquoi utiliser l’improvisation théâtrale pour faire ce seul en scène plutôt que le théâtre à texte ?
Mon objectif premier est de raconter de belles histoires. Pour se faire, il faut, selon moi, incarner des personnages avec justesse et sincérité.
Sans tomber dans le cabotinage ou le surjeu. Il faut attendre un jeu vrai qui touche les cœurs des spectateurs. Et ce niveau là de sincérité n’est, selon moi, atteignable qu’avec l’improvisation théâtrale.
Je le vois comme un médium qui me permet une spontanéité et une sincérité dans le jeu que le théâtre à texte, aussi brillant soit-il, ne permet pas d’atteindre car à force de répétition il enlève cette spontanéité dans l’incarnation des émotions. Une incarnation qui est bouleversante et impressionnante à voir pour les spectateurs.
Q : Pourquoi faire le choix de faire une impro longue plutôt que plein de petites histoires ?
L’objectif de ce spectacle est de toucher les gens. De leur faire vivre une aventure qui va les faire rêver et réfléchir, et à laquelle ils continueront de penser une fois sortie du spectacle. Raconter une seule longue
histoire permet de poser l’univers et de laisser le temps à la poésie de s’infuser dedans.
Le rythme de pleins de petites saynètes est très pratique pour provoquer le rire et maintenir l’attention du public. Mais mon objectif est de le captiver et de lui faire ressentir des émotions. C’est pour cela que le
format “pleine de petites histoires” ne peut pas fonctionner.
Avec “Improvise-moi une rencontre”, je veux que les spectateurs plongent dans un univers poétique à mes côtés et prennent le temps d’être en empathie avec les personnages que j’invente grâce à eux. Pour
cela le temps long est nécessaire.
Venir voir ce seul en scène, c’est accepter de prendre son temps pour ressentir des choses, pour voyager dans une histoire poétique qui va nous marquer à vie.
“Improvise-moi une rencontre” n’a donc rien à voir avec une succession de scènes hilarantes et oubliables. C’est un seul en scène qui déploie une histoire unique, cohérente, de A à Z. Bien sûr, il y aura des moments de rire, mais aussi des passages profondément émouvants.
Q : L’improvisation n’est donc pas une discipline qui ne sert qu’à faire rire ?
Bien souvent, le grand public à la vision de “qui dit impro, dit rigolo” et imagine de suite des saynètes courtes avec des interactions régulières avec le public tout du long. Celle qui fait rire parce que les personnages sont mal incarnés, les histoires ne tiennent pas la route ou les comédiens rigolent de leur propres blagues, d’une blague éculée, d’un jeu de mots ressassé quinze fois ou des spectateurs.
Il existe une autre forme d’improvisation théâtrale, moins connue : celle qui touche, celle qui est jouée sincèrement, celle qui embarque le public dans une histoire d’une heure qui se tient tout du long, celle qui fait ressentir de vraies émotions, celle qui vous transcende.
Une forme qui peut nous faire rire, mais aussi nous faire pleure, nous faire peur, nous mettre en colère, nous faire réfléchir, voyager, vibrer aux côtés des comédiens.
Cette forme d’improvisation, bien plus proche du théâtre que du stand up, est celle que je préfère car elle permet de prendre son temps, d’émouvoir et de raconter de belles histoires avec des personnages
incarnés avec sincérité et justesse.
Q : Comment est née l’idée d’un seul en scène improvisé ?
Tout a commencé en 2021 à l’Improvibar, un café-théâtre parisien entièrement dédié à l’improvisation.
Après avoir assisté au seul en scène improvisé de Pierre Lemmel, « Lire une page blanche », j’ai réalisé qu’un tel format ne se limitait pas forcément à du stand-up ou à une succession de sketchs déconnectés. Il pouvait être un véritable spectacle : complet, porteur d’un message fort, capable d’émouvoir et de toucher le public au même titre que le théâtre classique.
Je me suis donné six mois pour concevoir mon propre seul en scène improvisé, bloquant la date de la première en juillet 2022 à l’Improvibar.
Pour définir l’identité du spectacle, j’ai travaillé à partir de codes inspirés du théâtre, du cinéma et de la littérature afin de créer une manière unique de développer des univers poétiques (utilisant la narration, le
flashback, la tirade, le monologue, le scene painting, le réalisme magique, etc.). Je me suis associée à Adrien Dubois et Samuel Salmon pour penser la manière dont la régie son et lumière pourrait interagir
avec moi, amplifier mes qualités de comédienne et pallier mes lacunes.
L’objectif était de créer un spectacle complet.
La première a eu lieu comme prévu en juillet 2022.
Enthousiastes après cette première qui devait être unique, nous avons accueilli Julie Vohnout dans l’équipe. Nous avons alors décidé de jouer le spectacle une fois par mois à l’Improvibar avant de l’amener dans des théâtres, il y a deux ans de cela.
L’équipe s’est aussi complétée côté communication avec Abigaëlle Panouillet et Éléonore Hétoin aux captations et réseaux sociaux.
Ce seul en scène est né de l’envie de raconter de belles histoires improvisées avec l’aide de mes régisseurs. S’il perdure, c’est parce que je prends toujours autant de plaisir à le jouer depuis toutes ces années, et parce qu’il me semble indispensable de porter la parole de l’improvisation théâtrale comme un art à part entière. Mon ambition est de montrer qu’elle peut émouvoir, toucher, impacter et faire réfléchir, et non se contenter de faire rire toutes les trente secondes.
Q: Qu’est-ce qui rend chaque représentation unique ?
Chaque représentation est unique grâce à une combinaison de trois facteurs principaux : l’inspiration du public, l’influence de la régie, et mon engagement personnel à l’imprévu.
Avant le spectacle, le public choisit une phrase dans un carnet qui servira de point de départ à l’histoire. Je lui pose également quelques questions pour obtenir des mots d’inspiration supplémentaires, comme :
« Quel métier vous fait rêver ? », « Une odeur qui vous rappelle votre enfance ? » ou « Un bruit que vous détestez ? ».
Ces mots et cette phrase donnent le coup d’envoi à l’histoire ou à la caractérisation des personnages. Je ne sais jamais ce qu’ils vont m’inspirer, ce qui garantit une histoire entièrement nouvelle à chaque
fois.
L’influence de la régie est également essentielle. Trois régisseurs se relaient sur ce spectacle, et chacun apporte sa propre sensibilité et sa propre vision. Ce qu’ils choisissent de mettre en valeur ou d’insuffler (par le son et la lumière) est donc différent, rendant ainsi chaque spectacle unique et surprenant.
Enfin, de mon côté, je suis très vigilante à ne jamais reprendre les mêmes mots d’inspiration, à ne pas répéter les mêmes structures narratives d’une représentation à l’autre et à ne pas jouer des typologies
de personnages semblables.
Q : Vous sollicitez plusieurs fois les spectateurs durant votre spectacle ?
Non, uniquement au début.
Sinon cela les sortirait de la magie poétique que nous cherchons à créer.
Le cocon qui va prendre vie autour d’eux pendant une heure, ne peut prendre forme pour les émouvoir que si je ne les sollicite qu’au début.
Cela leur permet de lâcher prise avec moi et de réellement ressentir ce que vivent les personnages que j’incarne grâce à leurs propositions.
Ce choix nous permet aussi de prendre nos distances avec les ressorts comiques du stand-up pour nous ancrer dans le théâtre qui marque les âmes. Celui qui raconte des histoires qu’on n’oublie pas.
Si ce seul en scène se veut poétique, c’est parce qu’il aborde des thèmes universels qui nous touchent tous, en évitant le surjeu et l’humour douteux qui peuvent (il faut l’admettre !) caractériser les
mauvais spectacles d’impro.
Q : Quelles sont vos inspirations et comment influencent-elles vos improvisations ?
Pierre Lemaître, Alexis Michalik, Tim Burton ou encore Antoine de Saint Exupéry font partis de mes inspirations pour “Improvise-moi une rencontre”. Cet éclectisme m’aide à construire des univers narratifs
poétiques, complexes et mémorables.
Ce qui me fascine chez Pierre Lemaitre, c’est sa capacité à écrire des fragments d’histoires apparemment déconnectées. Au fil du récit, ces bribes s’entrelacent habilement, révélant un schéma narratif cohérent et
surprenant. Cette construction donne l’impression au lecteur de découvrir une mosaïque de vies et de situations qui, individuellement, semblent anodines, mais qui, mises bout à bout, créent un ensemble
riche et harmonieux. Cette technique d’histoires imbriquées est très proche de la manière dont j’aime raconter les récits sur scène.
La pièce « Edmond » d’Alexis Michalik a transformé ma vision du théâtre. Elle est dynamique, surprenante, palpitante et profondément poétique, et c’est elle qui m’a donné envie de faire du théâtre. J’admire l’enchevêtrement narratif si caractéristique de Michalik (sa pièce « Le Cercle des illusionnistes » est également magistrale !), mais Edmond possède, selon moi, une écriture particulièrement fine et poétique. Je cherche à créer dans le cœur de mes spectateurs ce même plaisir poétique et mémorable.
Chez Tim Burton, chaque film est un univers visuel total, une immersion dans des décors puissants où le gothique flirte avec le merveilleux. Rien n’est laissé au hasard : les formes, les couleurs, les ombres et les
lumières racontent autant que les dialogues. Ses personnages, hauts en couleur et souvent écorchés vifs, exigent de ceux qui les incarnent une présence physique absolue, une énergie presque démesurée pour
donner chair à leurs contradictions, tout en conservant un jeu juste et sincère. C’est précisément ce niveau d’incarnation de personnage et cette complexité que je cherche à atteindre avec le spectacle.
Chez Antoine de Saint-Exupéry, la simplicité n’est jamais innocente ; elle est un langage secret pour dire l’essentiel. Sous l’apparente naïveté de ses mots se cache une profondeur rare, celle qui permet d’aborder de thèmes universels — l’amitié, la perte, le courage, le sens de la vie — avec une clarté d’enfant et une sagesse d’adulte. Sa poésie douce effleure les cœurs sans jamais forcer. Je souhaite aborder des thématiques universelles avec une finesse similaire à la sienne.

Q : Une véritable équipe technique vous entoure, comment s’organise ce travail alors que le spectacle est, par définition, imprévisible ?
Si « Improvise-moi une rencontre » est un seul en scène sur le papier, c’est en réalité toute une équipe qui le porte et le fait vivre. Sans ces collaborations, le spectacle ne pourrait pas perdurer.
Côté création, nous travaillons main dans la main avec nos trois régisseurs : Adrien Dubois, Samuel Salmon et Julie Vohnout. Au début, nous passions des heures à répéter pour apprendre à nous connaître, à décrypter nos intentions : ce que j’attendais d’eux à tel moment, ou ce qu’ils cherchaient à m’impulser par un jeu de lumière ou une musique.
Aujourd’hui, cette écoute est parfaitement acquise. Nous nous concentrons désormais sur l’invention de codes scéniques pour rendre le spectacle de plus en plus poétique. Par exemple, une douche de lumière
à un endroit précis peut me permettre de matérialiser l’indicible avec un simple geste. Ou encore une lumière particulière est utilisée pour signaler que nous quittons la réalité des personnages pour plonger dans ce qui se passe dans leur tête.
L’équipe s’étend également à la communication. Ma sœur, Abigaëlle Panouillet, ainsi qu’Éléonore Hétoin, m’ont rapidement rejointe pour filmer les spectacles et gérer nos réseaux sociaux.
Elles sont bien plus que des collaboratrices : elles sont un soutien psychologique essentiel et un regard extérieur précieux. En assistant à presque toutes les représentations, elles nous donnent un avis franc sur
ce qui fonctionne ou doit être affiné.
Enfin, depuis 2025, nous faisons appel aux services de Sandrine Donzel, notre attachée de presse, pour accompagner la diffusion du spectacle.
C’est cette alchimie collective qui permet à ce seul en scène de
continuer d’évoluer et d’émerveiller le public. C’est toute une équipe qui le porte et sans eux, le spectacle ne perdurerait pas !
Q : Vous n’êtes donc pas réellement seule ?
Sur scène oui, mais pour porter le spectacle, non !
C’est rassurant pour moi de ne pas être seule dans cette aventure et de la partager avec des personnes aussi extraordinaires qu’eux.
C’est aussi particulièrement inspirant de travailler avec des personnes aussi impliquées, créatives et bienveillantes qu’eux.
Si le spectacle existe, perdure, et évolue dans la bonne direction, c’est grâce à eux. “Improvise-moi une rencontre”, c’est un spectacle porté par toute la Compagnie Incipit.

Q : C’est le public qui impulse le spectacle de chaque prestation. Comment se déroule ce moment ?
Au tout début du spectacle, je tends le carnet à un membre du public qui se porte volontaire. Pendant qu’il choisit une phrase qui lui plait en feuilletant le carnet, je pose des questions à tous les autres spectateurs.
Cela me permet de recueillir des mots qui m’inspireront, en plus de la phrase choisie.
Ce moment est vraiment chouette car les spectateurs donnent souvent au spectacle une direction unique et inattendue. Ils influencent l’univers et la teinte de l’histoire par ce qui les préoccupe ou les fait rêver, me permettant ainsi de personnaliser le seul en scène à chaque prestation.
Concrètement, à chaque date, je fais le spectacle que le public m’inspire, et c’est ce qui le rend si unique.
Ce processus va au-delà de la simple suggestion : il permet une véritable rencontre.
Je prends le temps de recueillir leurs propositions, de les écouter et de découvrir ce qui les anime. Je transforme ensuite cela en une histoire poétique, universelle et éphémère.
De mon côté, ce moment est une source d’inspiration fondamentale. Je ne pars jamais d’une page blanche, mais de leurs propositions et de la manière dont ils les ont exprimées.
Pour le public, c’est l’assurance d’avoir un spectacle entièrement différent à chaque fois.
Q : Quels sont les plus grands défis de l’improvisation théâtrale quand on est seul sur scène ?
Le premier défi de l’improvisation en solo est de réussir à improviser une histoire cohérente de A à Z, capable de susciter des émotions fortes et de tenir les spectateurs en haleine pendant une heure entière. Il s’agit d’ancrer le récit pour qu’il soit ressenti comme une véritable pièce de théâtre composée de véritables moments de vie.
Une fois que la capacité à raconter une belle histoire poétique et captivante est acquise, le deuxième défi apparaît : celui de casser les habitudes et de ne pas retomber, même involontairement, dans les
mêmes canevas.
Puisque mon spectacle utilise l’improvisation pour créer une histoire spontanée et juste, il est crucial de ne pas tomber dans les mêmes schémas narratifs, les mêmes types de personnages ou les mêmes plot
twists. Je dois donc être particulièrement vigilante à casser mes propres automatismes : cela fait deux spectacles que je commence en narrant ?
Le prochain commencera avec un personnage qui ressent une émotion forte ! Le spectacle parle d’une mère et de sa fille ? Aucun parent ne sera présent dans la prochaine histoire ! J’ai raconté l’histoire d’un
personnage en utilisant beaucoup de flashbacks ? Le prochain spectacle n’en aura aucun !
Ce travail de remise en question s’opère entre les spectacles, mais aussi pendant l’improvisation elle-même. En improvisation, on appelle cela le lâcher-prise et l’acceptation du chaos. Il faut parfois accepter d’agir sans savoir immédiatement pourquoi un personnage fait ceci ou cela.
La clé est de vivre pleinement la situation pour que les spectateurs soient en empathie, quitte à justifier l’action dans les scènes suivantes. Il faut trouver le juste équilibre entre la nécessité de construire une histoire cohérente et l’acceptation du lâcher-prise total, seul moyen de se surprendre soi-même et le public, mais aussi de jouer avec le jeu le plus sincère possible.
Un niveau de sincérité tellement élevé que seul l’impro peut le permettre, grâce à la spontanéité qu’il permet et que le travail sur un texte écrit efface.

Q : Que souhaitez-vous que le public retienne après avoir vu “Improvise-moi une rencontre” ?
En tant que spectatrice, certains spectacles m’ont marquée à vie, non seulement d’un point de vue artistique, mais aussi humain. Je pense à des œuvres comme Peer Gynt au Théâtre du Châtelet (adapté par Olivier Py), Les Mots s’Improsent de Félix Radu, ou encore Edmond
d’Alexis Michalik.
Qu’ont tous ces spectacles en commun ? Ils ont su magnifier le quotidien pour le rendre poétique, nous permettant de nous évader, de ressentir une palette d’émotions intenses et, finalement, de grandir en tant que personne. Ils nous rappellent que nous ne sommes pas seuls à vivre ou à ressentir certaines choses.
Mon souhait est que, en sortant d’« Improvise-moi une rencontre », l’histoire éphémère qu’ils ont vécue à mes côtés marque durablement leur cœur.
J’aspire à ce que des semaines, voire des années plus tard, les spectateurs y repensent en se disant : « C’était un beau spectacle. Ça m’a remué. J’ai ri, j’ai pleuré, et ça m’a fait réfléchir ou grandir en tant
que personne. »
Cela peut paraître ambitieux, mais c’est, selon moi, la direction vers laquelle toute œuvre artistique devrait tendre.

Distribution :
Mise en scène
Victoire Panouillet
Avec
Victoire Panouillet
Régie improvisée
Samuel Salmon, Julie Vohnout
Pratique
8 novembre au 20 décembre 2025
Guichet Montparnasse
15 Rue du Maine,
75014 Paris
01 43 27 88 61


