Hauts les cœurs pour un week-end à Béthune
Dans les Hauts de France, à 30 minutes du Louvre-Lens, cette petite perle injustement méconnue est à découvrir.
C ‘est l’hiver que la cité éblouit, dans la brume givrée qui invite à pénétrer l’intimité de ses estaminets, de ses tables gastronomiques ou étoilées. C’est sans doute parce qu’elle n’a pas eu un passé trempé dans le miel qu’on méconnaît la sous-préfecture du Pas-de-Calais.
Au carrefour de l’Europe du Nord, Béthune, détruite à 90% pendant la première guerre mondiale, a pourtant profité d’un super lifting à sa reconstruction dans les années 1920-1930. On doit cette réussite au travail de quatre architectes : Jacques Alleman, Léon Guthmann, Paul Dégez et Gustave Sarrut. Depuis cette fille du Nord n’a jamais baissé la garde. Tous les matins elle se met à la besogne, installe ses marchés, brique ses estaminets, fleurit ses places. On est loin des clichés du Nord, froid, humide et angoissant. La belle protège jalousement son Beffroi du Moyen-âge, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et sa Grand’Place, pavée et ourlée de façades aux styles éclectiques : L’Art déco y côtoie le Régionaliste, dans une lumineuse alchimie. De quoi vous faire oublier les clichés du Nord, gris et soumis à une pluviométrie excessive.
Les vestiges de son passé ne se résument pas à cette Grand’ Place qui force encore l’admiration. Dans son périmètre historique, les maisons, comme des tissus cossus s’ornent, d’ assauts de dentelles, de broderies de pierre et de grès, de pignons à redans, de fenêtres obliques, qui s’entrelacent avec harmonie. La ville toute de briques et de pierre oscille entre toutes sortes d’architectures qui se sont parfaitement intégrées.
La preuve par son hôtel de ville signé par une figure majeure de la reconstruction, l’architecte Jacques Alleman, dont la façade monumentale ne préfigure en rien son intérieur Art déco. Autre exemple, l’église Saint-Vaast habillée de briques et dotée d’une imposante tour-clocher. Construite entre 1924 et 1927 par l’architecte lillois Louis-Marie Cordonnier elle est de style néo-gothique avec des influences byzantines et Art déco.
Mais l’écho de son passé se laisse aussi entendre dans le timbre des cloches de son Beffroi, l’un des seuls à être situé au cœur d’une Grand’Place, quand on trouve ses cousins excentrés en général dans les villes voisines. Vous entendrez tous les quarts d’heure ses ritournelles qu’égrène le carillon quand il n’y a pas de marché de Noël à ses pieds.
Le centre offre des jeux de pistes émouvants à travers ses tables aussi. Chez Sojun, on profite d’une cuisine fusion franco-asiatique à base de produits frais. Une adresse pour les végétariens. Pour les amateurs de saveurs épicées, de petits prix et pour les parents qui pourront laisser leurs enfants jouer dans l’espace qui leur est réservé, une initiative encore bien trop rare pour ne pas être saluée.
Chez le gastronomique Maxime Leplat, on se régale autant les mirettes que les papilles. Le moins qu’on puisse dire c’est que la composition de ses 4 menus surprises ne manque pas de relief, n’en déplaise à son patronyme. La signature de ce Chef décline ses émotions au grès des retours du marché. Attaché à ses racines, Maxime cultive les plaisirs simples autant que les produits locaux dont le Nord ne manque pas ;L’assiette est généreuse, le service à l’image du chef et de sa femme Noémie, sans chichi ni flafla, c’est beau et bon comme on aime, et cerise sur le gâteau on peut manger en cuisine, une nouvelle surprise que Maxime propose dès cette fin d’année. Autant dire qu’il n’a rien à cacher. A la sortie, s’il fait nuit, ne ratez pas encore une fois la Grand’Place sublimée par une mise en lumière de Krijn de Koning sur le Beffroi.
A contempler de préférence avec du recul pour profiter du spectacle des néons rouge, jaune, bleu, rose et violet. C’est magique.
Pratique :
Où se restaurer :
Sojun. 46, rue Eugène Haynaut.
Chez Maxime Leplat :15 place de la République.
https://www.leplat-restaurant.com
Où dormir : (le bon plan)
A deux pas de la Grand’Place, la propiétaire de chambres d’hôte Sophie propose un séjour bien-être dans une atmosphère très design et thématisée . Vous aurez le choix entre les chambres, Art déco, les lumières du beffroi, … ou la suite sous les toits avec sa baignoire à jets, dotée de luminothérapie et connectable via Bluetooth sur votre playlist, grâce aux bafs intégrées.
Le séjour comprend 1 nuit,
1h de spa dans le patio, 1h de sauna, chaussons et peignoirs, plateau de courtoisie et les petits déjeuners, à partir de 115 € pour deux personnes
Se Renseigner :
Office de tourisme de la région de Béthune-Bruay
3 rue Aristide Briand – Béthune – 03 21 52 50 00
https://www.tourisme-bethune-bruay.fr
A Voir :
LABANQUE
À seulement quelques mètres de la Grand’Place, Labanque, ce centre de production en arts visuels est installé dans une ancienne Banque de France.
Où dormir en dehors du Centre-ville
Domaine de la Peylouse, chez Didier Rousseau, un collectionneur passionné et passionnant qui réserve ses surprises à travers ses chambres d’hôtes historiques mais aussi l’histoire incroyable de ce manoir Belle Epoque, très prisé des Anglais et labellisé « Bienvenue au Château ».
23 rue du 8 mai à Saint-Venant 06 60 170 576
Ou encore
Chez Marc Meurin, chef doublement étoilé au guide Michelin et propriétaire du château de Beaulieu qui comprend un hôtel 4 étoiles, un restaurant gastronomique Le Meurin**, une brasserie moderne Le Jardin d’Alice, une boutique Le Macaron et Le Rose Events pour le tourisme d’affaires.
Le Château de Beaulieu 03 21 68 88 88
http://www.lechateaudebeaulieu.fr/