Jacques Bosser, un plasticien magicien
Colorée, ondulée, chantante et facétieuse, la peinture de Jacques Bosser est un hymne à la joie, à la sensualité.
La photo répond au pinceau, et inversement, sans jamais se confondre mais plutôt en proposant un étonnant jeu de miroir. Tandis que sur fond blanc, apparaît en suspension un corps de femme dénudée ou encore une chevelure noire et féminine emplissant la quasi totalité de l’espace, monde flottant à la manière des estampes japonaises, ces représentations argentiques de corps anonymes sont mises en exergue et paradoxalement prennent vie grâce aux cercles colorés, aux aplats, apposés à l’œuvre en désordre ordonné.
Le plasticien est magicien. Il travaille la photo à l’ancienne, argentique magique, pour une œuvre résolument contemporaine.
Jacques Bosser nous emmène dans un monde étonnant. Son travail sur le cercle tout en ondulations et entrelacs provoque une petite musique obsédante où croches, double-croches, noires et blanches sont autant de points d’exclamation, admiration, interrogation.
Interrogation sur une quelconque influence ? Un maître ? Si nous voulons voir une réminiscence de Monet et ses nénuphars, ou de Matisse et ses couleurs explosives, pourquoi pas, mais il n’y avait jamais songé. Et si ces formes sphériques entrelacées à la manière de gamètes féminines répondant aux portraits féminins n’étaient finalement que l’expression de la question fondamentale de l’origine de l’être ?
Nos questions restent en suspens comme toute l’œuvre de cet artiste qui réussit à nous faire rêver et nous questionner. N’est-ce pas en définitive le sens ultime de l’art ?
PRATIQUE
Exposition du 15 Novembre au 16 décembre 2018
Galerie Raulin-Pompidou
Jean-Paul Lenin et Claire Raulin-Pompidou
37 rue Chanzy, 75011 Paris
tel : +33 (0)1 73 79 15 55
galerie@attests.fr – http://www.galerie-raulin-pompidou.com
Du mardi au samedi de 14h à 19h