La Piscine de Roubaix : Bien plus qu’un musée
Image de présentation : A. Leprince
Il a séduit le monde. Elle a conquis la France. Après 18 mois de travaux et six mois d’installation, la Piscine Art déco de Roubaix a rouvert ses portes en octobre avec succès.
L’Art Déco ne s’est jamais limité aux Arts décoratifs, il a aussi imprimé et inspiré le geste architectural, en donnant des merveilles comme la Piscine de Roubaix.
Elle fut la plus belle piscine de France et reste le plus joli reflet de Roubaix.
Emblématique des conditions sociales de l’après guerre marquée par l’automobile, le tourisme, l’émancipation des femmes, la reconstruction, l’ancienne piscine bâtie entre 1927 et 1932, par l’architecte lillois Albert Baert, fut pendant 50 ans, le seul espace de mixité sociale à Roubaix.
Toutes les couches de la population se sont croisées dans son grand bassin ou dans ses bains.
Marqué par l’aventure industrielle de Roubaix, le musée est bien plus qu’un musée qui confronte Arts Appliquées et Beaux -Arts. C’est un témoin qui dialogue avec l’histoire et entretient sa mission passée.
La piscine reste la locomotive culturelle de Roubaix, et alentours les artisans créateurs le savent bien. Ils attendaient avec impatience la réouverture de ce lieu emblématique qui attire les visiteurs dans leur ville. Et ils ne sont pas déçus, dès les premières semaines de son ouverture la Piscine enregistrait plus de 25 000 visites. C’est une success story depuis sa reconversion en 2001.
Revue et réaménagée par l’architecte Jean Paul Philippon, qui fut aussi le maître d’œuvre de la conversion initiale en musée de la piscine. Il signe aujourd’hui trois nouveaux espaces contemporains de 8000 m2 pour accueillir les collections d’art contemporain
et le nouveau panorama de Roubaix que le visiteur découvre après avoir arpenté les anciennes cabines de douche aujourd’hui dédiées aux collections textiles allant de l’Egypte copte aux créations contemporaines,
et après avoir profité de la peinture consacrée aux XIX et XXème siècle qui met en lumière Vuillard, Bonnard, Dufy, Van Dongen, Foujita, Gromaire…
Après avoir contemplé surtout cet extraordinaire jardin de sculptures qui encadre le grand bassin où se reflètent les œuvres de Rodin, Carpeaux, Camille Claudel, Bourdelle, Picasso…
N’oublions pas, enfin la richesse du fonds d’art décoratif qui offre des céramiques de Sèvres, des vitraux de Grüber, verreries de Gallé, et autres mobilier et bijoux.
Pratique :
Site web : http://www.roubaix-lapiscine.com/
Au menu de cette réouverture 5 expositions d’exception à voir jusqu’au 20 janvier 2019.
HERVÉ DI ROSA : L’œuvre au monde
« Figure incontournable de la scène artistique contemporaine et co-fondateur de la Figuration libre, Hervé Di Rosa parcourt le monde, depuis les années 90, pour étudier comment les images se fabriquent ailleurs, et utilise des techniques locales dans ses propres créations. »
La Piscine, travail qu’Hervé Di Rosa a réalisé lors des 19 étapes de son voyage artistique. À Roubaix, ville-monde, une sélection de ces réalisations, certaines présentées pour la première fois au public, trouve une place naturelle à La Piscine. Les dernières œuvres de l’artiste réalisées actuellement aux côtés de céramistes portugais seront une vraie révélation. »
PABLO PICASSO : L’Homme au mouton
« Réalisé dans l’émotion ressentie par Picasso après l’exposition Arno Breker, organisée à Paris par le gouvernement de Vichy en 1942, L’Homme au mouton s’oppose à la confiscation de l’idéal classique et de la tradition méditerranéenne par l’imagerie totalitaire. Autour de l’œuvre elle-même, de ses sources et de sa conception, cette exposition, réalisée en partenariat avec le Musée national Picasso-Paris, évoquera les circonstances historiques et personnelles de la création de cette sculpture monumentale. »
ALBERTO GIACOMETTI : Portrait d’un héros
« Cette exposition-dossier retrace les recherches de Giacometti, faites à l’initiative de Louis Aragon, sur le portrait d’un héros de la Résistance, Henri Rol-Tanguy : sculptures, dessins et photographies documentent ce projet artistique méconnu de l’immédiate après-guerre tout en interrogeant l’engagement de l’artiste. »
LES TABLEAUX FANTÔMES DE BAILLEUL
« En 2013, sur les murs du musée de Bailleul, Luc Hossepied, directeur de La plus petite galerie du monde, découvre 31 cadres dans lesquels sont exposées des descriptions d’inventaire faites en 1879 par le conservateur du musée, Édouard Swynghedauw. Ces œuvres, détruites en mars 1918 lors du bombardement de Bailleul, inspirent à Luc Hossepied une idée « folle ». À l’occasion de la commémoration de la Première Guerre mondiale il demande à des artistes d’aujourd’hui de réinterpréter un de ces tableaux fantômes. »
Nage Libre pour les créateurs du WCC•BF de Mons
« Après l’exposition Une certaine idée de la céramique belge (2015), le WCC•BF et La Piscine entament une nouvelle collaboration. Cette fois-ci, les artistes membres du WCC•BF plongent dans les collections permanentes de La Piscine et s’en imprègnent pour créer leurs propres pièces. Ensemble, les œuvres de la collection permanente et celles des artistes belges élargissent le champ de la création par un dialogue fertile et inspiré. »