Montmartre célèbre la Femme
Article : Rodica Iliescu – Photo de présentation : @kartinka
La morosité n’a pas de prise sur Montmartre. Balayés les blocages, les colères diverses, la météo maussade ; en cette soirée du 27 avril la somptueuse Salle des Fêtes de la Mairie du XVIIIème arrondissement de Paris brillait de mille feux pour accueillir le magnifique défilé « Montmartre célèbre la Femme » de la Maison Mira Belle.
On ne présente plus Marie Desnos, reine du couvre-chef montmartrois, dont les créations ont fait le tour de la planète. Son parcours est vertigineux, depuis la petite boutique nichée il y a une quinzaine d’années au pied de la Butte, près du Théâtre de l’Atelier, où elle présente ses premières créations. Chapeaux d’exception pour hommes ou femmes, accessoires indispensables ; il suffit d’ajouter un chapeau à n’importe quelle tenue et tout change. On a de l’allure, on est chic et unique ! Des catherinettes de Montmartre, en passant par le Crazy Horse, le théâtre, le cinéma, jusqu’au Prix de Diane ou le Royal Ascot, les chapeaux de Mira Belle sont devenus un must-have. Actuellement résidente à Neuilly-sur- Seine, Marie Desnos demeure à jamais montmartroise de cœur, comme elle l’avoue, à la fin de son défilé, devant un parterre aussi ému qu’elle…
Pour cet événement, Mira Belle s’est entourée de jeunes créateurs audacieux et pleins de tempérament :
Le flamboyant Sadio Bee, auteur d’un concept unique : le« mixtissage » qui sublime le métissage culturel, reliant Paris et Dakkar.
Isabella di Giacomo, formée à Melbourne, titulaire d’un Bachelor en design de la Fashion Academy de Paris. Remarquée à la New York Fashion week, après une performance à Miami Art Basel, elle présente sa collection « Rift & Eruption », dédiée à l’expression des émotions féminines.
L’Atelier Rahali, de Miriam Rahali, basée à Neuilly-sur-Seine ; une créatrice ambitieuse, ancienne sportive de haut niveau (championne de France et vice-championne du monde de Jujitsu). Dans sa collection « Renaissance » elle ose des mélanges surprenants de matières nobles, dans un design qui nous rappelle le style des années 50 – 60.
Anjela Sevilla, d’origine philippine, élevée en Arabie Saoudite, artiste à multiples facettes : peintre, sculptrice, illustratrice ; après un démarrage réussi aux États – Unis elle termine actuellement son Master en Arts & Luxe Management à l’IESA ; dans ses tenues elle mélange des tissus délicats à des éléments sculptés, pour créer des « femmes fleur », tout en suggérant l’aptitude de la féminité à maitriser et s’adapter aux changements et évolutions de la société.
Aline Monnier a lancé sa maison en septembre 2022 avec un défilé à Paris. Sa démarche est éco-responsable ; elle réalise des tenues somptueuses à partir de chutes de tissus, textiles recyclés, restes de fripes. Ses créations suggèrent la contestation et la colère de la jeunesse en perpétuelle révolte. Du rouge, du noir, du cuir et des références punk, parfois adoucies par des bouts de tulle délicat qui ajoutent une note d’espoir, légèreté et insouciance.
Un défilé éblouissant ! Une vraie célébration de la Femme, de toutes les femmes ! Bien sûr, ces chapeaux, ces robes époustouflantes, étaient portées par des mannequins sublimes, comme la très belle Océane Bobèche, Miss Paris 2022. Mais pas seulement ! Quel plaisir de voir défiler aussi des lianes androgynes, des femmes africaines débordantes de sensualité, des rondes, des petites, des moins jeunes, sophistiquées ou garçonnes, mais toujours élégantes, surprenantes, séductrices, portant fièrement leurs atouts, au-delà des diktats et discriminations. Ce fut là, la vraie réussite de cet événement.
Et après le roulement de tambours des Poulbots, pour clôturer la soirée en chansons, des musiques du monde, de l’accordéon montmartrois, du jazz et de la ballade canaille, avec Louise, Audrey Marouani, Odile Paly, Dora et Françoise Danger. Le tout arrosé de bons vins du Domaine du Cassard, offerts par Éric Billières .
Un grand merci !
