Notre-Dame de Paris : sous les cendres, l’espoir…

15 avril, début de soirée. L’annonce vient de tomber. Notre-Dame serait en feu. Une foule immense se rue vers la cathédrale, personne ne veut y croire, et pourtant le feu est bien là, rageur, violent, insoumis, dévastateur.

 

photo Benjamin.Jonemann(c)

 

Bientôt la flèche de Viollet-le-Duc va s’effondrer sous les flammes qui ravagent tout sur leur passage. La foule est maintenant rassemblée, et un silence incroyable, pesant, assourdissant s’empare de tous. Les bras tendus vers le brasier, chacun photographie dans un mutisme total. Aucun mot ne peut venir au secours des cœurs déchirés devant ce désastre dont on ne sait encore jusqu’où il ira.

 

l’intensité dramatique s’intensifie avec le crépuscule/Photo Benjamin Jonemann(c)

 

L’intensité dramatique s’intensifie avec les dernières lueurs crépusculaires qui peu à peu enveloppent la cité; alors, parce que personne ne peut accepter que Notre Dame disparaisse ainsi, sans rien faire, des chants religieux en l’honneur de Marie montent avec les flammes , croyants et non croyants tous en communion, le regard tourné vers le saint édifice.

Les pompiers de Paris vont lutter toute la nuit. Ils vont tout faire pour sauver Notre-Dame de Paris qui a déjà connu bien des déboires durant la période révolutionnaire (la flèche du XIIIéme siècle abattue, les 28 statues des rois de Juda, ancêtres de Marie, prises par ignorance pour des rois de France détruites, la cathédrale utilisée comme entrepôt…)

 

Photo Benjamin Jonemann

 

Si en 1804 Napoléon Bonaparte s’y fait sacrer empereur et lui redonne ainsi un peu de son faste, elle est toujours dans un bien triste état et il faudra attendre Victor Hugo pour éveiller les consciences avec son fameux roman « Notre-Dame de Paris » . En 1842 un concours pour la restauration générale de l’édifice est lancé par le ministre de la justice et des cultes, et c’est le projet de Viollet Le Duc et Lassus qui est retenu.

Le XXème siècle, malgré les deux dernières guerres mondiales, se passe sans encombres pour Notre-Dame et hier encore jusqu’en début de soirée, tout s’annonçait pour le mieux avec des travaux de réfection de grande envergure. Jusqu’à ce que le feu ne se déclare dans les combles de la cathédrale, vers 18h50.

 

Photo Benjamin Jonemann

 

Enfin, à l’aube les pompiers viennent à bout de l’incendie qui a ravagé 1000 m2 de toiture. Le bilan est dramatique. La charpente, faite entièrement de bois et qui a traversé huit siècles d’histoire, est totalement anéantie, une partie de la voûte s’est effondrée, et la flèche – sujette à bien des polémiques lors de sa mise en place au 19ème siècle – n’existe plus. Restent encore bien des dégâts insoupçonnés…

Mais parmi les cendres, refleurit l’espoir 

Les deux tours, partie la plus symbolique de Notre Dame, restent debout. Les vitraux de la Rose sud ne sont pas détruits, la tunique de Saint Louis et la couronne d’épines sont sauvés et le grand orgue épargné.

 

Les deux tours restent debout/Photo Christine Jonemann(c)

 

Un immense élan de solidarité en France et dans le monde s’organise autour de Notre-Dame.

Politiques, associations, anonymes se mobilisent.

La Fondation du Patrimoine lance une souscription pour Notre-Dame de Paris : https://don.fondation-patrimoine.org/SauvonsNotreDame/ , https://prestiges.international/souscription-nationale-pour-notre-dame-de-paris/ les grandes fortunes et entreprises françaises s’organisent dont notamment les familles Pinault, Arnault et Bettencourt…

Bien-sûr, Notre-Dame de Paris mettra des décennies à se relever de cet effroyable drame, mais cette soirée noire du 15 avril 2019 a aussi rassemblé des milliers d’hommes et de femmes par delà les frontières et les croyances autour d’un édifice qui symbolise la pérennité, la force, l’engagement, le courage, la fraternité, le respect et la foi, pour certains en Dieu pour d’autres en l’homme, et pour tous en l’espoir d’une renaissance pour une vieille dame blessée qu’on aime et qu’on ne veut pas voir partir.

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