La femme du fossoyeur, un vrai grand film. Bouleversant.

Photo de présentation : The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021

Si la magie du cinéma peut transformer un fait des plus banals en une histoire extraordinaire, encore faut-il des femmes et des hommes véritablement talentueux pour donner de l’épaisseur à un film qui parle de maladie, de pauvreté et d’exclusion. Mais qui parle aussi de beauté, d’espoir et surtout d’amour.

Nasra/Yasmin Warsame et Guled /Omar Abdi The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021

L’histoire se déroule dans les quartiers pauvres de Djibouti où vivent Guled qui est fossoyeur, son épouse Nasra et leur fils Mahad. Nasra souffre d’une maladie rénale gravissime et seule une intervention chirurgicale peut la sauver. Mais l’opération coûte cher. Guled va tout tenter pour réunir la somme nécessaire. Y parviendra-t-il ?

Dès la première minute, on est capté par la force des images. Envoûté par le chant des fossoyeurs qui dans leur dur labeur s’encouragent mutuellement en psalmodiant une sorte de litanie obsédante.

 

The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021

Les paysages arides et grandioses, la vétusté de l’habitat, la pauvreté ambiante transcendée par un couple terriblement amoureux – Guled et Nasra – et d’une émouvante beauté, le courage dont ils font preuve avec leur fils Mahad, face à l’adversité, la pudeur des sentiments, tous ces éléments réunis ajoutés aux prises de vue exceptionnelles font de ce film une œuvre magistrale.

Nasra/Yasmin Warsame et Guled /Omar Abdi The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021

Ce premier long métrage de Khadar Ahmed, écrivain réalisateur finlandais, est un véritable tour de force. Il amène le spectateur là où il veut. C’est une prise de conscience de l’opposition du monde occidental où l’accès aux soins paraît naturel, à la situation sanitaire en Afrique subsaharienne qui est dramatique. Cette prise de conscience se fait grâce au jeu des acteurs qui ont le ton juste. Il n’y a pas de larmoiement, mais au contraire de la dignité, de la volonté, du courage. Des sentiments qui nous permettent d’adhérer au message implicite de Khadar Ahmed qui nous fait voyager aussi, transpirer sous un soleil de plomb tandis que nous traversons le désert sur les pas de Guled, et souffrons et espérons avec lui.

 

Yasmin Warsame/Nasra The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021 
 

Sur son lit misérable, Nasra nous séduit par sa grâce et sa force, alors que son fils âgé d’une dizaine d’années qui tente de s’évader mentalement en rejoignant une petite bande de jeunes pré-voyous, force l’admiration et les larmes.

Mahad/Kadar Abdoul-Aziz Ibrahim The Gravediggers Wife photo Arttu Peltomaa ©Bufo2021

Si l’on peut regretter quelques longueurs , c’est cependant un magnifique voyage que nous offre Khadar Ayderus Ahmed. Le cadrage, les couleurs, la lumière, la musique, l’esthétique des plans, tout est là.

Tout est dit aussi, grâce au talent du réalisateur, de ses acteurs et de toute l’équipe technique, qui ont su faire de ce film un vrai grand film poignant et merveilleux. 

Une oeuvre contemplative et humaine. Une perle rare à voir ABSOLUMENT.

 

Catégorie : Long Métrage
Année de production : 2020
Date de sortie : 27/04/2022
Pays : Somalie
Genre(s) : Drame
Durée : 1h22

Réalisateur(s) : Khadar Ayderus Ahmed
Casting : Yasmin Warsame, Omar Abdi & Kadar Abdoul-Aziz Ibrahim
Scénariste(s) : Khadar Ayderus Ahmed

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Christine Jonemann

Directrice de Rédaction de prestiges.international. Elle aime la lecture, l'écriture, les voyages, le partage et les rires entre amis, sa famille et son chat. A publié des livres pour enfants. Est membre de la Société des Gens de Lettres. Secrétaire générale de l'AFJET Association Française des Journalistes et Ecrivains du Tourisme

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