l’Auguste Théâtre : « Notre » Mariage forcé d’après Molière

« J’aime le jeu, les visites, les assemblées, les cadeaux, et les promenades ; en un mot, toutes les choses de plaisir : et vous devez être ravi d’avoir une femme de mon humeur. » déclare Dorimène à l’homme qui a demandé sa main.

Emmanuel Thiery et Marion Lallour

Cette joyeuse comédie de Molière (revisitée) en un acte, donnée pour la première fois en 1664 , est actuellement jouée à Paris à l’AUGUSTE THEÂTRE. Inspirée du personnage de Panurge de Rabelais, le propos de Molière ici est de dénoncer, en utilisant la farce, les mariages entre de très jeunes filles avec de vieux barbons dégoûtants. C’est aussi une critique des philosophes persuadés d’être les seuls tenants de la connaissance et enfin une critique de toutes ces petites bassesses rencontrées dans toutes les couches de la société. Comédie très actuelle dans son propos, nul doute qu’aujourd’hui, Molière aurait encore matière à écrire !

L’argument

Sganarelle, la soixantaine (un vieillard ! ) et fortuné, souhaite épouser la jeune et belle Dorimène. Son ami Géronimo le lui déconseille. Il demande alors l’avis de deux philosophes et de deux bohémiennes qui ne font qu’accroître sa perplexité…Découvrant que Dorimène ne souhaite se marier que par intérêt et qu’elle prévoit d’être veuve avant six mois, il veut se désengager. Mais c’est sans compter le frère de Dorimène, Alcidas, qui va tout faire pour que l’engagement soit maintenu. 

Emmanuel Thiery et Pierre Fabre

La mise en scène est de…Pierre Fabre

Une mise en scène poétique et audacieuse parfaitement maîtrisée

La fête bat son plein sur la place du village, drapeaux, cotillons, musique et même l’ivrogne de service qui finit affalé sur un banc public en serrant sa bouteille contre son cœur. Et Molière dans tout ça ? Le décor est planté, l’esprit facétieux de l’auteur vient déjà nous chatouiller, nous en sommes au prélude de sa comédie-balai. Un Arlequin gracieux et éthéré, apporte une poésie inattendue qui accompagne le spectacle de bout en bout ; oscillant entre rêve et réalité.

Portée par une troupe, on ne peut que saluer la performance des acteurs et notamment celle du metteur en scène, Pierre Fabre, qui joue aussi le rôle de Sganarelle avec une énergie débordante. Une mise en scène tirée au cordeau et parfaitement maîtrisée, qui permet aux acteurs de s’épanouir sans jamais déraper, dans un délire fou, plein d’audace et d’humour ! Au philosophe « automate » répond le philosophe « courbé en deux » sans doute sous le poids de la connaissance. Si le metteur en scène se réapproprie la pièce avec quelques réécritures, il reste cependant fidèle à l’auteur dans son ensemble. Il n’y a plus deux bohémiennes, mais une seule. Mais quelle bohémienne ! Accompagnée de son chameau, elle nous réserve une entrée théâtrale, et le public, conquis, en redemande.

Les décors sont de…Christelle Tasiaux

Coup d’essai, coup de maître

Saluons aussi le choix de Pierre Fabre d’avoir voulu ( à l’encontre du courant actuel ), plonger les spectateurs au siècle de Molière grâce à de magnifiques costumes et surtout par le biais de décors très originaux fait de panneaux représentant des costumes d’époque format XXL peints à la main par la jeune artiste belge, Christelle Tasiaux. Si sa formation est avant tout la restauration de tableaux et de sculptures, elle a accepté pour la première fois de s’essayer aux décors de théâtre et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !

En arrière plan, les décors de Christelle Tasiaux

Ce soir, Molière est heureux

Une pièce de théâtre jouée à la perfection. Les acteurs nous entraînent dans une comédie – balai virevoltante et rythmée offrant au spectateur une joyeuse parenthèse. Un bel hommage à l’auteur du Mariage forcé.

Ce soir, c’est certain, Molière est heureux !

Vincent Olive, Marion Lallour, Emmanuel Thiery, Pierre Fabre

Distribution :

Pierre Fabre : metteur en scène. dans le rôle de Sganarelle

Leos Barros Jones : dans les rôles de l’arlequin et de l’égyptienne

Marion Lallour : dans les rôles de Dorimène et du philosophe courbé

Vincent Olive : dans les rôles de  Geronimo et Alcantor 

Emmanuel Thiery : dans les rôles du philosophe automate, d’Alcidas et de Lycaste. 

PRATIQUE

Prochaines séances :

mercredi 29 et jeudi 30 mars à 20 heures

mercredi 12 et jeudi 13 avril à 20 heures

Billets : https://www.billetreduc.com/v2/PurchaseTunnel#/ShowSelection?eventId=313226

https://www.offi.fr/theatre/lauguste-theatre-2249/notre-mariage-force-91425.html

Pierre Fabre

L’Auguste théâtre :

Adresse : 6 Imp. Lamier, 75011 Paris

Téléphone : 01 43 67 20 47

Images liées:

Christine Jonemann

Directrice de Rédaction de prestiges.international. Elle aime la lecture, l'écriture, les voyages, le partage et les rires entre amis, sa famille et son chat. A publié des livres pour enfants. Est membre de la Société des Gens de Lettres. Secrétaire générale de l'AFJET Association Française des Journalistes et Ecrivains du Tourisme

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