Porterez-vous un chapeau ? Stephen Jones au palais Galliera
Après avoir visité l’exposition au Palais Galliera qui présente les créations de Stephen Jones, la réponse est plutôt comment vivre sans chapeau !
Si de nos jours, peu de personnes portent encore un chapeau dans la vie quotidienne en dehors des militaires des membres de l’administration préfectorale, et des têtes couronnées, les créations de Stephen Jones font figure d’œuvre d’art. Tout au long de ses 86 collections, cet artiste créateur a su démontrer que le chapeau n’est pas un accessoire en voie de disparition.
LA MER
Né en 1957, près de Liverpool, il grandit au bord de la mer et restera très imprégné de cet environnement dans ses nombreuses créations : que ce soit le gris du ciel, les oiseaux et leurs plumes, ainsi que les créatures marines. Depuis le début de sa carrière, il est inspiré par le vent et la mer.
Stephen Jones ne songe pas encore à devenir modiste mais autour de lui, tout le monde porte un chapeau : son père avec un chapeau melon, sa grand-mère avec son bibi fleuri pour les offices religieux du dimanche et lui-même avec la casquette d’uniforme de son collège.
Sa mère lui a transmis son goût pour l’art et les jardins en lui faisant visiter les musées de Liverpool et les jardins fleuris du Pays de Galles.
DE LIVERPOOL A LONDRES
Après un premier cycle d’art au Art Wycombe College, il entre à la Saint Martin’s School of Arts de Londres en 1976 dont il sort diplômé d’une licence de stylisme de mode en 1979.
Il profite de cette formation à Londres pour découvrir l’univers punk de la mode et de la musique.
Sa culture britannique est omniprésente dans son œuvre, elle exprime son côté rebelle et en même temps son profond respect des institutions de ce pays.
Les chapeaux évoquent les symboles et les lieux emblématiques des quartiers de Londres, du club punk The Roxy qu’il fréquentait. Le Blitz Club a joué également un rôle essentiel dans son parcours.
Les références à la monarchie, certains de ses chapeaux seront portés par des membres de la famille royale, à la pop culture ou à la gastronomie britannique se retrouvent dans ses œuvres avec audace et humour !
LA FRANCE
Très tôt, dès la fin des années 60, Stephen Jones découvre la France et Paris, lors de vacances en famille et ensuite à travers une famille parisienne rencontrée à cette occasion. Les musées, le design, les pâtisseries marqueront son imagination.
Ses références à la France sont nombreuses dans toutes ses créations. Il devra attendre 1983 pour effectuer ses premiers pas dans la sphère de la mode parisienne aux côtés de grandes figures que sont Jean-Paul Gautier et Thierry Mugler tout d’abord puis Gabrielle Chanel, Madame Grès, Elsa Schiaparelli, Christian Dior, Hubert de Givenchy, Yves Saint Laurent, et Christobal Balanciaga. Il imagine les pièces en accord avec les modèles.
Certains de ces grands couturiers ont commencé leur carrières comme modistes : Jeanne Lanvin, Gabrielle Chanel et Christian Dior, ce qui explique l’importance qu’ils accordent au couvre-chef pour con caractère complémentaire de leurs modèles.
Il est devenu le plus « frenchy » des modistes anglais en insufflant créativité et audace.
L’INFLUENCE SURREALISTE
Dans certains modèles, on retrouve aussi l’influence des surréalistes déjà présente chez Elsa Schiaparelli qui détourne des objets insolites pour en faire des chapeaux : soupe à l’oignon et le thème de la chaussure avec toute son exubérance.
Cette exposition de chapeaux présente la production de toute une vie à travers ses 86 collections et 170 chapeaux présentés ainsi qu’une quarantaine de silhouettes habillées de vêtements et chapeaux.
Le chapeau n’est plus un simple accessoire mais une pièce principale !
PRATIQUE
Cette exposition est visible jusqu’au 16 mars 2025 au Palis Galliera, Musée de la
mode de la Ville de Paris, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, Paris 16 ème .
