A Nice le Carnaval se prépare toute l’année

A Nice, le Carnaval, toute une histoire !

Le Carnaval est l’héritier des fêtes païennes liées au cycle des saisons, il marque la nouvelle année, et le renouveau. Il a ensuite été intégré dans le calendrier chrétien pour devenir un de ses temps forts avant l’entrée dans la période du Carême.

L’origine du mot Carnaval remonte au Moyen Âge et provient sans doute des termes « carne levare » signifiant lever la chair. A Nice la première mention de ces festivités remonte à 1294, lorsque Charles d’Anjou, Comte de Provence évoque son passage dans la cité pour « les jours joyeux de Carnaval ».

A la veille d’entrer en carême, des bals, mascarades, farandoles et autres animations sont de mise avec en toile de fond les transgressions. Se moquer de tout, de tous aux dépends de chacun devient la règle, la permissivité est aidée par le masque et le travestissement. Des mesures de contrôle ont même été instaurées selon les périodes.

A partir de 1873, le Carnaval va entrer dans l’ère moderne avec la création du comité des fêtes et le premier Corso. La fête va se structurer en spectacle alors que Nice attire peu à peu tout le Gotha international : les cortèges de chars, les tribunes payantes, une mise en scène structurée avec un étonnant particularisme d’actualité, à la fois grotesque et fabuleux.

Dès cette époque, les chars et grosses têtes sont construits par les Niçois bénévoles et passionnés qui exercent diverses activités par ailleurs : ils sont pompiers, ramoneurs, assureurs, commerçants, fonctionnaires, ce sont les Carnavaliers.

1876 marque la première bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais. A l’origine, ce sont de simples échanges de fleurs, une possibilité offerte aux « Dames » de participer aux manifestations carnavalesques qui étaient jugées à l’époque un peu trop transgressives. Toutes les célébrités de l’époque ont participé aux batailles de fleurs comme le Prince de Galles (futur Edouard VII) ou l’empereur du Brésil, Pedro II et sa fille Isabelle qui s’en inspira pour créer le Carnaval de Rio. Au fil du temps, les batailles de fleurs deviennent un véritable spectacle.

En 1889 apparaît la première affiche de Carnaval, c’est un formidable outil de communication à Nice et au-delà de la région.

En 1921 ce sont les premières illuminations électriques.

En 1922, les Carnavaliers vont se regrouper en 4 associations : l’Amicale des constructeurs carnavalesques, les As, les Artisans, l’Union. Il faut savoir réaliser entièrement sa grosse tête pour faire partie à part entière d’une association. Il faut être membre de l’une d’elles pour pouvoir être primé au Concours du Comité des fêtes.

Jusqu’en 1995, les Carnavaliers consacrent leur temps de loisirs à la création carnavalesque.

La transmission de cet art populaire a longtemps reposé sur un système de parenté-cooptation : les Carnavaliers sont essentiellement des familles : Belgrano, Durand, Faraut, Pedemonte, Pignatoro, Povigna, Sidro, Signorelli, Trimarco, Vitali…

En 2023 le Carnaval de Nice a fêté ses 150 ans.

Le Carnaval, toute une mise en scène qui se prépare pendant un an

A partir de 1995 les Carnavaliers se sont professionnalisés. Ils se sont regroupés en 5 sociétés professionnelles ;

La même année, l’Office du Tourisme de Nice a pris le relais du Comité des fêtes pour l’organisation du Carnaval.

Chaque année, le Carnaval mobilise une quarantaine d’artisans d’art qui officient avec les familles de Carnavaliers.

Le travail se réalise dans deux lieux connus des Niçois ;

La Maison du Carnaval, c’est le principal atelier de construction, situé dans le quartier Riquier, il est spécifiquement dédié aux constructions carnavalesques. Chaque société y possède son espace de travail. Le lieu historique de la fabrication des chars à Nice, ce hangar existe depuis 1930 et reste l’épicentre de la fabrication du Carnaval.

La halle Spada a été imaginée par l’architecte Honoré Toscan, c’est une vaste halle de 16 000m² et de 10 mètres de haut en béton armé, recouverte d’une charpente métallique avec des parties transparentes. Situé en bordure de l’avenue Denis Séméria, dans le quartier Saint Roch, à Nice Est, la halle accueille la grande famille des Carnavaliers. Ici flotte des odeurs de peintures et de colle. L’activité est rythmée au son des ferrailles à assembler, des découpes de bois ou de polystyrène que l’on sculpte. Tout est surdimensionné : une fois la porte franchie, le visiteur se transforme en lilliputien et déambule au cœur d’un univers enchanté et psychédélique.

Les costumes des batailles de fleurs naissent dans un atelier de création complètement dédié à la couture et à la confection, au cœur de la Halle Spada. C’est ici que sont confectionnés une dizaine de costumes pour habiller les jeunes filles qui animent les batailles de fleurs. Cet atelier unique en son genre a une particularité : la même équipe œuvre du 1er trait à l’habillage. Tous les costumes sont des modèles uniques conçus comme pour le théâtre ou le cinéma. Pour chacun d’eux, des maquettes sont réalisées en amont et respectent le thème du Carnaval. La confection prend 40 heures pour le plus simple et 200 heures pour le plus complexe, le costume de la Reine. Chaque année, de nouvelles méthodes sont expérimentées, pour les costumes comme pour les coiffes. Tulle, satin, lamé, velours, voile, paillettes : une grande diversité de matériaux trouve sa place dans cet antre du costume d’art et de spectacle : un véritable art éphémère !

En 2019 la high tech a fait son entrée dans le Carnaval avec une révolution technique. Les Carnavaliers se sont équipés d’un robot ultra perfectionné dot d’un bras très long pour fabriquer des têtes parfaites, sculptées dans d’énormes blocs de polystyrène

Les Carnavaliers sont des passionnés par la recherche en mouvement. Ils font preuve d’une ingéniosité remarquable qui les a fait évoluer de l’animation manuelle avec des ficelles à l’utilisation de petits moteurs d’essuie-glace, à celle de vérins hydrauliques qi peuvent animer des sujets géants de plus de 15 mètres.

Chaque année est une nouvelle aventure avec de nouveaux enjeux.

ENCADRE

Le Carnaval en quelques chiffres pour la bataille de fleurs

Près de 3 000 tiges de fleurs par char dont 75% de production locale

20 tonnes de mimosas

72 heures de piquage

400 pains de mousse, 10 kg de fil de fer et 12,5 mètres de grillage de jardin

14 comédiennes distribuent au public 4 tonnes de mimosas par bataille de fleurs, plus la totalité des fleurs qui décorent les chars.

La préparation du Carnaval de 2025 est déjà bien avancée : le Carnaval de Nice se déroulera du 15 février au 2 mars 2025, le thème sera le Roi des Océans, 2 semaines de festivités.

PRATIQUE

Renseignement : https://www.nicecarnaval.com

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