ROBERT VALBON « Robert est en examen »
Photo de présentation : Crédit photo Bernard Gilhodes
Propos recueillis par Sandrine Donzel
Un seul en scène intime, provocateur, burlesque, traversé par différents niveaux de langage.
Pour Prestige’S, Robert Valbon a accepté de répondre à nos questions.


Quel est votre parcours ?
Je fus un bon élève, fainéant et rigolo. La musique est entrée très tôt dans ma merveilleuse carrière artistique et confidentielle. Le piano très jeune, puis le violon, l’alto, le chant. Lisant beaucoup dès l’enfance, j’ai écrit de la poésie, de la musique bien sûr, du théâtre, des nouvelles, etc.
Ne saisissant pas l’intérêt de briller autre part que sur scène, j’ai négligé le marché de l’art. Ce n’est que maintenant que je suis publié en tant qu’auteur avec “De source” (éd. La mouette de Minerve) et “Pompes sur mesure” (en feuilleton sur un blog de Médiapart). Pas de site personnel, pas d’agent… certainement à tort !
J’ai toujours travaillé avec les enfants et les séniors ; j’anime d’ailleurs encore un atelier en EPAHD. Il y a une trentaine d’années, j’ai complété mon activité de spectacle vivant avec des ateliers de formation théâtrale pour tous les âges. Chaque spectacle créé, chaque pièce jouée avec les amateurs a été le fruit d’une collaboration. Je me suis éloigné assez tôt des textes classiques pour me concentrer sur l’écriture, toujours sur mesure avec les élèves et plus personnelle pour mes productions professionnelles. J’ai vraiment touché tous les publics puisque j’ai autant écrit et joué pour des enfants de crèches que mené des cérémonies funéraires (à retrouver dans le feuilleton évoqué plus haut).

Votre spectacle est riche de questionnements, pouvez-vous nous dire où vous trouvez toute cette inspiration ?
Lorsque j’écris de la musique ou du texte, je commence par faire le job du metteur en scène : lire entre les lignes à venir. Ce qui revient à effectuer un travail d’interprétation le plus intime et le plus fouillé possible. Après cette première mise à nu vient le tri et je jette beaucoup.
Le spectacle qui nous occupe ici est une compilation de ces déchets d’écriture qui s’étalent sur de nombreuses années. C’est la première fois que je joue mon propre personnage et je vous avoue qu’auparavant, lorsque j’étais jeune et vigoureux, je trouvais carrément schizophrénique de monter sur scène pour parler de soi.
Philosophie, humour, poésie, réflexion sont autant de thèmes que l’on retrouve tout au long de votre spectacle. N’y aurait-il pas une certaine autobiographie ?

Pour échapper à la mégalomanie, je me moque… de tout, à commencer par mon petit ego d’artiste maudit par le système que je combats de tous mes pores. Le public découvre avec surprise une forme qui ne ressemble à rien d’existant ; « Je n’ai jamais vu un tel spectacle ! » est une critique récurrente depuis 2018 où j’ai démarré cette aventure.
Comment qualifieriez-vous votre style d’humour ?
Littéraire et corporel. Ce qui est le minimum pour une prétention théâtrale que je revendique sans crainte de la censure.
Quels sont vos projets ?
Créer la version complète de mon opéra “Divin poulet”, jouer “Robert est en examen” jusqu’à ma mort… et il y a plein de créations à venir dans mes cartons.
Programmation :
Tous les vendredis à 21h30 et tous les samedis à 19h45
Adresse : La Comédie Saint-Michel 95 boulevard Saint Michel 75005 Paris
Réservations : http://www.comediesaintmichel.fr/?q=node/385