Pays de Tulle dans la belle Corrèze
Des savoir-faire artisanaux d’exception
Un artisanat d’art ancestral, atypique, se perpétue en Corrèze Nouvelle Aquitaine. Un tissu d’entreprises souvent familiales, officiant dans des domaines insolites, inhabituels. Leur ADN ? Travail manuel en sur-mesure.
La plupart d’entre elles se visitent.
Petit tour d’horizon de quelques pépites corréziennes…
Prendre le temps de faire, avoir su traverser les années, les siècles. C’est un luxe. Le luxe, c’est aussi la rareté, l’authenticité.
Ces entreprises patrimoniales travaillent depuis des siècles de la même façon sans fossiliser un savoir-faire. Portées par une notoriété, sans esbroufe, sans bling-bling, elles pourraient facilement disparaître des radars si elles n’avaient une passion et une connaissance pointue de leur métier. Elles ont aussi un rôle d’éveilleur de conscience.
Certaines sont EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant, un label national prisé valorisant les savoir-faire uniques.
Tulle fait dans la dentelle et …la musette
Tulle a une mémoire ouvrière et une culture militante chevillée au corps. Ville de 16 000 âmes, elle raconte dans ses monuments et son parcellaire, la riche histoire de son passé artisanal et industriel.
La Manufacture d’Armes dont il reste un musée mais aussi la confection de la dentelle de Tulle qui guette son renouveau. Également une manufacture d’accordéons Maugein bientôt centenaire…
Un futur musée est en projet dans l’ancienne Banque de France. Ce Monument historique accueillerait l’ensemble des fruits de cette mémoire et de ses talents.
Le fameux Poinct de Tulle
Développé dans cette ville au 17ème siècle, le Poinct est une dentelle à l’aiguille. Les dentellières, artisans d’art, réalisent un « réseau », un « rosel » de mailles semblable à un filet de pêcheur.
200 dentellières au 17èmesiècle. Aujourd’hui Sylvie Velghe, est l’unique dentellière professionnelle (la première depuis Louis XIV) ! Courageuse et talentueuse, elle tente de vivre de son art et assure avec son talent la survivance du Poinct. Son atelier est à Brive-la-Gaillarde.
Le renouveau du Poinct de Tulle se fera avec les inclusions liées à l’art contemporain, dit-elle.
Cependant, peu de pièces anciennes à montrer, sauf à fouiner dans les greniers et dénicher quelques merveilles dans d’anciens trousseaux de jeunes mariés.
La 1ère guerre mondiale a tenté de faire revivre le Poinct faisant travailler dans un atelier dédié les veuves de guerre, leur assurant ainsi une rémunération.
Il n’a pas eu de suite.
Devant la Cathédrale, un charmant atelier regroupe les Tullistes hommes et femmes, bénévoles, fan du Poinct de Tulle. Ils font perdurer ce savoir-faire, expliquent leurs gestes aux passants et les 6 Poincts aux noms évocateurs : le Pénitent, le Respectueux, le Picot, l’Esprit, la Rosette…
La Manufacture Maugein, vieille dame bientôt centenaire
Née en 1919, la manufacture d’accordéons a été créée par Jean Maugein et ses frères originaires de Tulle. Du travail essentiellement manuel, en sur-mesure. La fabrication d’un instrument nécessite des heures de travail. Quelques semaines, parfois plusieurs mois !
Tout est fabriqué en mode « intégré », sauf les lames d’acier qui donnent la vibration et le son. Cette « intégration » a fait la renommée de Maugein. L’entreprise occupait autrefois 300 ouvriers, aujourd’hui 12.
Construire un accordéon, qu’il soit diatonique ou chromatique, nécessite la conjonction de métiers très spécifiques. Ébéniste et marqueteur, (bois de noyer ou fruitier), mécanicien ajusteur, monteur en accordéon, peintre en carrosserie et laqueur, accordeur, et une souffletteuse (soufflets en carton), Maryse, la dernière de France, avant l’intervention ultime du finisseur.
Une collection de référence, privée, regroupant 438 instruments anciens chromatiques et diatoniques, offerts à la ville, se visite aux Journées du Patrimoine. L’étonnante vieille boutique parisienne du 33 rue Saint Martin, celle de l’accordéoniste Martin Cayla, rachetée en 2000,entièrement déplacée dans ce lieu de « stockage », attend aussi son transfert dans le futur Musée de la ville.
Le « Marionito », accordéon plus léger, intéressera les jeunes nomades. Avec le numérique cet instrument a de l’avenir. Des sons préenregistrés le feront fonctionner comme un petit orchestre tout en gardant le toucher « accordéon ».
Le jeune directeur, Richard Brandao a plein d’idées dans sa besace…
Les futurs «pianos à bretelles», java, tango, musette n’ont pas fini de nous enchanter.
Avant de quitter Tulle, admirer sa Cathédrale et son mobilier liturgique contemporain, sa tapisserie d’Aubusson aux fils d’or.
SesCloître et Musée. Grimper pour rêver sur ses collines et vallonnements avant de redescendre siroter un café ou un chocolat au Café Bogota, torréfacteur renommé. Une brûlerie pleine de charme en cœur de ville.
Carnet de Voyage
Les accordéons Maugein
Tel : 05 55 20 08 89
Diffusion et renouveau du Poinct de Tulle
Où dormir à Tulle en cœur de ville ?
Inter-Hôtel Tulle Centre 3 étoiles
16 Quai de la République
Tel : 05 55 26 42 00
Malgré son appellation peu glamour, ce petit hôtel est parfait et offre confort, bien être et tranquillité appréciables.
Où se régaler pour dîner ?
Restaurant Le Bouche à Oreille
39-43 avenue Charles de Gaulle
Tel : 05 44 40 40 30
Les artisans gourmands du Limousin vous offrent l’excellence du « fabriqué maison » avec des produits locaux.