Comédie française : Des bijoux qui brillent pour être vus !

Par Laure Ginesty

Les bijoux de scène de la Comédie française à l’Hôtel de Mercy-Argenteau

Sur les Grands boulevards, à Paris, non loin du Musée Grévin, l’Ecole des arts joailliers à Paris avec le soutien de Van Cleef et Arpels présente une magnifique exposition des bijoux de scène de la Comédie française.

Ces bijoux ont été portés par des comédiens, monstres sacrés du théâtre à leur époque; de nos jours, on parlerait de « people du spectacle ».

Ces bijoux doivent briller sur scène, être visibles de loin, souligner le rôle joué par l’acteur dans la pièce. On cherche à se rapprocher de l’esprit de la pièce.

Les pierres sont factices, les bijoux doivent être solides et réparables rapidement. Ils sont souvent le reflet de bijoux authentiques de leur époque qui ont disparu.

Un lien fort avec l’exercice du pouvoir

Nombreuses sont les pièces de théâtre qui ont pour thème le retour à l’antique avec les bijoux correspondants :

● La couronne de laurier, en métal doré, symbole de gloire et de réussite portée par un grand acteur de son époque, Talma (1763 – 1826), proche de Napoléon, qui joue le rôle de Néron dans la pièce de Britannicus de Jean Racine en est l’exemple le plus symbolique.

Cette couronne avait été offerte par Napoléon à Talma. La proximité entre acteurs et hommes de pouvoir est très ancienne, elle est aussi liée aux modes de financement du théâtre largement financé par l’Etat et ses décideurs !

● A cette couronne s’ajoute aussi toute une série d’armes : dagues, poignards, épées ouvragées toutes aussi factices.

● Un pectoral imposant, porté par Monnet-Sully, lors de la mise en scène de 1892, pour jouer le rôle de Joad, le grand prêtre dans la pièce d’Athalie de Racine a été reconstitué pour l’occasion dans un grand souci d’exactitude historique. Il est composé de douze pierres de couleur différentes qui représentent les douze fils et tribus d’Israël.

● Les actrices se parent de diadèmes avec des perles et camés à l’antique. C’est le cas de Rachel, tragédienne, actrice toute puissante de la Comédie française des années 1840 – 1850, pour jour le rôle de Phèdre dans la pièce de Jean Racine. Le prestige du diadème est en fait composé de métal doré, de perles d’imitation et de camés coquille mais sa réalisation est digne des plus grands joailliers !

Les bijoux et ornements portés à la scène sont retrouvés sur les portraits des comédiennes et comédiens

● Les reines, telles Cléopâtre dans Rodogune de Pierre Corneille, portent également une couronne que les actrices porteront ensuite pour faire exécuter leur portrait : ainsi en va-t-il de mademoiselle Raucourt (1756 – 1815) en 1771.

A l’inverse, certaines actrices n’hésitent pas à porter sur scène des bijoux de ville de grands créateurs de leur époque : Sarah Bernhardt (1844 – 1923) commande des bijoux Art Nouveau auprès de Lalique qu’elle porte sur scène.

Aux confins du vrai et du faux : Bijoux de scène et bijoux de ville sont difficilement discernables, ils sont réalisés avec le même raffinement et le même luxe, même si les premiers sont réalisés dans des matières de substitution et les seconds dans des matières précieuses. C’est aussi l’histoire des hommes et des femmes qui les ont portés.

PRATIQUE

Cette superbe exposition est visible à l’Hôtel de Mercy-Argenteau jusqu’au 13 octobre 2024 au 16 bis boulevard Montmartre 79009 Paris, entrée gratuite sur réservation du mardi au dimanche de 11 heures à 19 heures, nocturne le jeudi.

L’Ecole des Arts Joaillers

Adresse : 

Hôtel de Mercy-Argenteau, 16 bis Bd Montmartre, 75009 Paris

Horaires : 

Téléphone : 01 70 70 38 40

https://www.lecolevancleefarpels.com/fr/fr/lhotel-de-mercy-argenteau

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