Le Palais Fan Wang, une invitation à l’Opéra de Yu.
C’est dans la province de Henan, en Chine, qu’est né l’Opéra Yu, l’un des cinq genres principaux d’Opéra de l’Empire du Milieu. Un genre connu pour ses chants puissants, ses personnages hauts en couleurs et ses ambivalences. Il peut aussi bien s’agir de drames que de comédies légères comme celle que nous propose Le Palais de Fan Wang, présentée dernièrement au Festival d’Avignon.
Le Palais Fan Wang, amour contrarié et humour
Le Palais Fan Wang, troisième volet de l’opéra Yu, relate une histoire d’amour entre une jeune fille noble Yelu Hanyan (Wu Suzhen) et un jeune chasseur Hua Yun (Yang Xiaojie).
Mais à l’instar d’ une comédie de Molière ou encore du Ruy blas de Victor Hugo, un homme puissant vient perturber le destin des deux amants.
Le frère de la jeune Yelu Hanyan agit en tyran dans le pays et use de son pouvoir pour tenter d’obtenir les faveurs d’une femme.
Envoyé par sa mère Huapo, Hua Yun a pour mission de piéger cet odieux personnage en prenant l’apparence de la femme convoitée.
Cette histoire rocambolesque, pleine d’humour mais aussi de sagesse est une reprise de la pièce de Chen Sou Zhen, assurée par la troupe artistique Kaifeng Suzhen. Compagnie créée en 2022 dont la dirigeante est Mme Wu Suzhen.
Une immersion dans la Chine du XIVème siècle
Si le décor est assez sobre, la richesse et la diversité des accessoires, la flamboyance des costumes nous font voyager dans la Chine du XIVeme siècle. Tenues traditionnelles, coiffes colorées, maquillage, tous les détails sont là. Ajoutez la musique, les chants et dialogues en chinois mandarin surtitré pour une immersion totale du spectateur dans la tradition et la culture chinoise..
Comédiennes et comédiens investis sur scène prennent du plaisir à jouer et le communiquent au public.
On apprécie particulièrement le jeu de la mère, dont la présence illumine la scène grâce à son jeu très expressif et toujours juste.
Si l’on peut regretter un surtitrage lacuneux, on ne peut cependant qu’applaudir la performance des acteurs, ainsi que la chorégraphie particulièrement bien travaillée.
La précision des déplacements parfaitement accordés au rythme et à l’esprit des chants soulignent l’humour et la légèreté de ton de la pièce.
Un spectacle réussi qui mériterait de bénéficier de musiciens sur scène pour accompagner les chants plutôt que d’un enregistrement.
Le Palais Fan Wang s’inscrit dans la trilogie “Sonorités de Yu” dont les deux autres pièces Ramasser le Bracelet en Jade, et L’épée Cosmique sont également jouées par la troupe.
Alors si vous aimez la Chine traditionnelle et cherchez une sortie légère et amusante au rythme des percussions et autres instruments, n’hésitez pas à suivre les représentations de la compagnie Kaifeng Suzhen.