Road trip sur les superbes routes varoises de la Liberté
Par SC PAYAN
Le Var avec ses gorges du Verdon, sa côte méditerranéenne, ses pinèdes, ses forêts et ses îles paradisiaques est une terre riche de contraste mais c’est aussi une terre d’histoire et de mémoire. Nous fêtons cette année les 80 ans du débarquement en Provence, opération Dragoon. Débarquement moins bien connu que celui de Normandie mais qui mit en avant les troupes françaises. Ce sera notre fil conducteur pour découvrir les richesses et les beautés de ce superbe département ainsi que ses bonnes adresses.
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Notre road trip se fera dans le sens des aiguilles d’une montre comme les évènements qui se sont passés il y a 80 ans. Le nouveau parcours de mémoire, « Var 44, les routes Varoises de la liberté », créé cette année, met en avant les superbes sites varois traversés par les soldats français qui débarquèrent le 15 août 1944 entre Saint-Raphaël et Rayol-Canadel-sur-Mer.
Saint-Tropez, Ramatuelle, Sainte-Maxime, Fréjus, Saint-Raphaël, Cavalaire-sur-Mer, Bormes-les-Mimosas, Toulon, tous ces noms qui sonnent bon les vacances, la mer et le plaisir ont été le théâtre d’évènements historiques majeurs dans des cadres de toute beauté. Partons les découvrir.
La Dracénie Provence Verdon
Nous commençons notre road trip en Dracénie Provence Verdon avec ses paysages magnifiques. C’est dans les plaines du Muy et de La Motte, couvertes de Pins parasols et de vignes que sautèrent plus de 9 000 parachutistes le 15 août dès 4h00 du matin. Le mémorial du Mitan rend hommage à ces troupes aéroportées. C’est leur histoire qui est racontée aux visiteurs et scolaires dans le beau musée de la Libération au Muy. Les pièces présentées au public ont pour la plupart servi lors du débarquement. Il n’est pas rare de croiser les touristes en vélo au détour d’un chemin sinueux.
Nous dormons dans le quartier médiéval du Parage à Arc-sur-Argens, où il fait bon se perdre dans ses ruelles étroites, au château d’Argens qui nous offre une vue panoramique sur la Dracénie avec les massifs des Maures, de l’Estérel et du Verdon.
Draguignan, avec ses rues piétonnes, est une ville riche d’histoire avec son musé des Beaux Arts et son musée des Arts et Traditions populaires. Son musée de l’artillerie est aussi une halte intéressante. Son conservateur, le lieutenant-colonel Roudier, nous emmène à la découverte du millier d’objets et de la quarantaine de canons exposés ainsi que l’exposition temporaire sur « l’artillerie au combat 1944 et Diên Biên Phu »à découvrir jusqu’au 31 mai 2025. Nous terminons la découverte d’une partie de la Dracénie par le Mémorial du Rhône qui est le seul cimetière américain dans le sud de la France. Avec ses oliviers, c’est un bel écrin où reposent nos libérateurs.
Fréjus, Saint-Raphaël et l’Estérel
Nous quittons à regret ce beau territoire pour nous rapprocher de la côte. Sur la route de Saint-Raphaël, nous nous arrêtons au Musée des Troupes de marine de Fréjus. Le bâtiment s’intègre parfaitement dans l’environnement avec sa couleur rappelant celle de l’Estérel. Il offre une collection inédite et présente l’épopée des soldats qui pendant quatre siècles ont façonné l’histoire de France. Une exposition temporaire visible jusqu’au 13 décembre, » Provence 44, L’autre débarquement » met en avant de nombreux objets et véhicules.
Direction la pointe de l’observatoire sur la route de la corniche dans un cadre magnifique qu’est l’Estérel. C’est une succession de couleurs rouges, vertes et bleues. Ce site fait partie du chemin de mémoire mis en place par la ville. Depuis ce lieu les allemands protégeaient les points stratégiques qu’étaient le viaduc et les calanques d’Anthéor. La plage du Dramont, aujourd’hui couverte par des centaines de touristes a vu ce 15 août 1944, 20 000 GI débarquer. En leur honneur, une des barges qui a servi au débarquement est exposée sur l’esplanade commémorative. Nous nous reposons au spa du Confidentiel Hôtel
Et pour les afficionados, dont je fais partie, ne passez pas à côté du musée Louis De Funès et de son exposition temporaire sur La Grande Vadrouille, jusqu’au 31 mai 2025.
A Sainte-Maxime, nous suivons le parcours découverte « Sainte-Maxime, Terre de Libération » dans les ruelles de la ville avec son bord de mer, son casino et son vieux quartier. Nous dormons dans une belle demeure du 19ème siècle, l’hôtel Les Tourelles qui offre une belle vue sur le golfe de Saint-Tropez. Les restes d’un char Sherman qui est resté enfui dans le sable jusqu’en 2011 dominent la plage sauvage de la Nartelle. Le sentier de la pointe des Sardinaux est une belle balade en bord de mer.
Nous prenons la route pour :
Ramatuelle et sa mythique plage de Pampelonne
Il faut imaginer la fameuse plage de Pampelonne à Ramatuelle où aujourd’hui la foule des vacanciers côtoie la jet set dansant dans les clubs, remplie de soldats et de centaines de véhicules. Juste derrière le front de mer, une piste d’atterrissage avait été construite par le génie américain. Nous déjeunons à L’Orangerie sur la plage et nous imaginons les centaines de navire qui croisaient au large. Nous nous arrêtons ensuite à la Croix Valmer à la plage dénommée du débarquement avec de belles grandes photos d’époque.
Il fait bon piquer une tête puis se sécher à l’ombre des pins parasols. Nous passons par Cavalaire et Canadel avec sa plage étroite et sauvage. Nous découvrons la plus petite nécropole de France au Rayol-Canadel. A proximité, après quelques minutes sur le sentier du littoral le fort de Brégançon, résidence d’été des présidents, s’offre à nos regards. Un historique coin de paradis où le 17 août 1944, la garnison du fort s’est rendue sans combattre grâce à un bluff des commandos d’Afrique.
Nous montons à Bormes les mimosas, membre des plus beaux villages de France et aussi de l’association des plus belles baies du monde. Déambuler dans les étroites ruelles fleuries est un pur enchantement. Le musée d’Histoire et d’Art de Bormes avec ses histopads nous offre une expérience ludique et moderne.
Nous prenons nos quartiers dans la charmante maison d’hôte « Sous les Pins », située en plein vignoble. En bord de mer, l’imposant blockhaus de Miramar, à l’ombre des pins parasols, domine de sa masse la grande plage de La Londe Les Maures. C’est sans doute l’un des plus grands blockhaus du Var et dans un état de conservation parfait.
Toulon, sa rade et son patrimoine
Nous terminons notre road trip varois par Toulon avec sa rade superbe, ses criques et ses grandes plages mais aussi avec tout son patrimoine.
C’est sur les hauteurs du Mont Faron, depuis la terrasse du Mémorial du Débarquement de Provence que s’offre à nous un panorama grandiose sur la ville et la rade. Nous suivons une visite chronologique avec en point d’orgue un film diffusé sur un écran de dix-sept mètres de long. L’expérience immersive ravit petits et grands. Sans aucun doute le plus grand mémorial sur le débarquement de Provence. A ne rater sous aucun prétexte. Nous redescendons par le téléphérique en profitant de la vue.
Toulon a toujours été une ville fortifiée. Bonaparte y a gagné ses galons de général. A l’entrée de la rade, les falaises de la Mitre sont truffées de petits blockhaus allemands encore en parfait état de conservation et que l’on peut découvrir en prenant le sentier du littoral dans un cadre idyllique. Tout en se promenant le long de la rade, ne passez pas à côté du superbe Musée de la Marine où vous découvrirez la très belle exposition temporaire; » le débarquement de Provence en photographies » jusqu’au 5 janvier 2025.
Guide pratique
Site Internet du Var : www.visitvar.fr
A télécharger : https://var1944.var.fr/app
Se loger :
https://confidentiel-hotel.com/fr
https://www.gites-souslespins.fr
www.leautel-toulon.com/fr/hotel-4-etoiles-toulon
Informations :
Mémoire
https://www.ville-saintraphael.fr/cultivee/musees/le-chemin-de-memoire
Bibliographie :
« Le débarquement et la libération de Provence » de Frédéric Guelton. Un bel ouvrage avec de superbes photos couleurs d’époque. Edition Glénat
« Les Opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes » de Jean Lopez, Nicolas Aubin et Benoist Bihan : un album novateur où les opérations de la Seconde Guerre mondiale sont racontées à travers le prisme inédit de l’art opératif. Edition Perrin, 352 pages, 29,90 euros
« Le débarquement de Provence, Août 44 » de Claire Miot, Edition Passés/Composés, 176 pages, 25 euros
« 1945 » de Jean-Christophe Buisson : une chronologie sélective, commentée et illustrée de cette année décisive alors que nous approchons des 80 ans de la fin du second conflit mondial. Edition Perrin, 320 pages, 26 euros.
« La bataille des Ardennes, la dernière chimère de Hitler », de Philippe Guillemot, Edition Perrin, 432 pages, 24 euros
« Histoire de la guerre en infographie » de Vincent Bernard/Julien Peltier/Laurent Touchard, Edition Passés/Composés, 144 pages, 28 euros
« Les grandes batailles de l’Histoire » de Paolo Cau, Edition Glénat, 304 pages, 39,95 euros